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Reforestation 

Chico Mendes

Pachaj (Guatemala)

Avril 2021.

Nous effectuons notre mission humanitaire au Mexique (à retrouver ICI) pour l’émancipation des femmes indigènes lorsque l’idée d’ajouter le Guatemala à la liste vient nous percuter. Non seulement est-il situé à seulement deux heures de notre volontariat, mais le pays a également beaucoup à offrir: richesses culturelles fortement influencées par la civilisation Maya, nature abondante et époustouflante… La découverte d’une ONG indigène dévouée à la protection environnementale nous motive d’autant plus!

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Sommaire

Problématique

C’est seulement dans les années 1970 que le monde prend conscience du réchauffement climatique et de ses conséquences. La hausse progressive des températures a depuis multiplié par quatre le nombre de catastrophes naturelles: tsunamis, incendies, inondations, sécheresses, ouragans, etc. La déforestation n’y est pas étrangère. En plus de menacer de nombreuses espèces animales et végétales et de fragiliser les sols, la destruction des arbres (qui consomment énormément de carbone) entraîne une forte augmentation des gaz à effet de serre, faisant de la déforestation l’un des plus grands facteurs du réchauffement climatique. WWF estime à près de 50 millions le nombre d’hectares de forêt disparus ces 20 dernières années!

Problématique
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Si certains évènements naturels (éruptions volcaniques, etc.) contribuent à ce phénomène destructeur, les activités humaines en sont les principales responsables au niveau mondial. 80% de la déforestation totale est causée par l’agriculture (commerciale ou de subsistance), les 20% restants se répartissant entre la construction d'infrastructures, les activités minières et l’urbanisation (WWF, 2021).

Le Guatemala n’y fait malheureusement pas exception, et est depuis plusieurs années en proie à un cercle vicieux cumulant intensification des catastrophes naturelles, déforestation et pauvreté. En effet, malgré une croissance économique plutôt soutenue, le pays le plus peuplé d’Amérique Centrale affiche l’un des plus hauts taux d’inégalité d’Amérique latine, avec 59% de sa population vivant sous le seuil de pauvreté et 24% dans la pauvreté extrême. Cette pauvreté sévit majoritairement dans les régions rurales où les communautés indigènes sont les plus importantes et le taux de malnutrition le plus élevé. La déforestation apparaît alors pour beaucoup comme une solution. Simple combustible pour se chauffer et cuisiner, commerce rentable du bois, extension des terres agricoles pour cultiver davantage et gagner un peu d’argent, compagnies minières offrant des emplois aux communautés locales très discriminées… Les tentations de déforester sont nombreuses. Mais le revers de la médaille est à la hauteur de cette pratique dévastatrice. La disparition des forêts entraîne un déséquilibre environnemental propice aux catastrophes naturelles comme les glissements de terrain, très fréquents au Guatemala. Détruits, les arbres ne peuvent plus stabiliser la terre et ainsi faire office de boucliers pour protéger les habitants qui redoutent désormais la saison des pluies. Le pays a ainsi perdu plus de 20% de ses forêts entre 2000 et 2018, tout en occupant la 4ème place mondiale sur l’échelle des décès par glissement de terrain.

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Et bien que le gouvernement guatémaltèque soutienne officiellement la lutte contre le réchauffement climatique, la réalité est toute autre, comme si cette problématique était devenue une tendance plutôt qu’un véritable intérêt. Les autorités encouragent ainsi la vente de certains arbres et la délivrance de permis aux entreprises d’exploitation minière (or, argent, bronze, cuivre) en louant leurs avantages (emploi, pourcentage reversé qui servira à la construction d’infrastructures et aux secteurs de l’éducation et de la santé). Ces sociétés ne reversent pourtant qu'un montant ridicule de leurs bénéfices (2%) et n’hésitent pas à acheter le silence des fonctionnaires pour utiliser des produits chimiques très nocifs, que ce soit pour la biodiversité ou la santé des locaux qui développent de nombreuses maladies. 

La manipulation politique et la corruption sont d’ailleurs de sérieux fléaux du pays qui ne font qu’aggraver la déforestation, en particulier dans les villages ruraux. A Pachaj par exemple, certains agriculteurs s’approprient des terres grâce à la municipalité pour les défricher puis les cultiver en échange de leur vote aux prochaines élections. Sans le soutien des autorités, difficile de sensibiliser la population et d’initier un changement de comportement. La tâche revient alors à des associations comme Chico Mendes, qui font de la reforestation leur combat. 

Proyecto De Reforestación Chico Mendes

Proyecto de Reforestación Chico Mendes

Chico Mendes est une ONG située à Pachaj dans l’ouest du Guatemala. Sa création remonte à 1998, lorsque trois amis déçus de la politique écologique locale commencent à planter des arbres sur leur temps libre, semant ainsi les graines de la justice environnementale au sein de leur communauté indigène. Parmi eux Jorge Armando López Pocol, 26 ans. Ensemble, ils créent une petite pépinière dans le but de reboiser les terres affectées par l’exploitation forestière illégale. Si les amis d’Armando se tournent vers un autre travail l’année suivante, ce dernier poursuit le projet et en prend la tête. C’est ainsi qu’il lui donne le nom de “Chico Mendes Reforestation Project” en l’honneur du fervent défenseur de la forêt amazonienne.

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23 ans plus tard, Chico Mendes continue de remodeler le monde, un arbre à la fois. Mais sa mission va bien plus loin qu'un simple programme de reforestation. Au-delà de protéger les forêts alentour, l’association vise à contrer le changement climatique en impliquant et en responsabilisant la future génération de guatémaltèques, en défendant les communautés autochtones sévèrement discriminées, en cultivant la biodiversité et en incitant des partisans du monde entier à agir.

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Stratégie & Activités

Stratégie & Activités

Aujourd’hui, l’organisation plante plus de 20 000 arbres annuellement (contre 5000 à sa création) et grâce au développement de deux pépinières, cultive plus de 10 espèces d’arbres différents.

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L’idée est de replanter les arbres endémiques les plus touchés par la déforestation et les plus adaptés à la restauration de l’environnement, mais pas seulement. Outre le reboisement, Chico Mendes tente également de prévenir la déforestation en créant des zones forestières protégées grâce à la plantation d’arbres en voie de disparition (Pinabete, Aguacatillo) ou d’arbres attirant des espèces animales menacées comme le Quetzal (emblème national). En 2016, l’ONG a ainsi reboisé 15 hectares autour de la prison La Granja Penal afin d’une part de purifier la rivière adjacente contaminée par les eaux usées non traitées et les déchets chimiques des usines voisines, et d’autre part de protester silencieusement contre l’initiative du gouvernement d’agrandir la prison. La reforestation menée par Chico Mendes sert donc plusieurs causes: la préservation de la faune et de la flore, la production d’oxygène nécessaire à la survie des écosystèmes, la protection et la purification des sources d’eaux qui approvisionnent les 48 000 habitants de la région, la lutte sans violence contre des projets impliquant la destruction de forêts, etc.

Le but ultime étant de devenir un modèle accessible aux autres communautés. 

Pour mener à bien sa mission, l’association peut compter sur le soutien des locaux, qui prennent progressivement conscience des effets de la déforestation et du réchauffement climatique (il a plu seulement 7 fois en 2018). L’équipe travaille aussi en étroite collaboration avec l’école coopérative de Pachaj. Claudia (épouse d’Armando) qui y est professeur, sensibilise les élèves au travail de Chico Mendes et leur propose de découvrir l’ONG à travers un programme de volontariat. Depuis 2004, 3600 étudiants ont ainsi pu contribuer aux initiatives de reboisement. Des militants du monde entier sont également les bienvenus en tant que volontaires. Ces derniers sont accueillis dans des familles d’accueil au sein même de la communauté.

C’est ainsi que nous avons pu prendre part au projet de reforestation de Chico Mendes. Tout au long de notre séjour, nous avons été accompagnées et guidées par Armando et son fidèle assistant Odi (Odilser Alexander Perez Yac).

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Super accessibles et disponibles, tous deux ont pris plaisir à répondre à nos (nombreuses) questions et à nous expliquer la démarche de l’association. Grâce à eux, on a pu réaliser l'importance de la forêt pour leur communauté indigène. Considéré comme l’équilibre de l’être humain, l’arbre représente l’héritage de leurs ancêtres.

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Si le processus de reforestation prend plusieurs années, notre passage à Chico Mendes nous permet de participer à plusieurs étapes fondamentales du procédé qui se divise ainsi:

1. Préparation du compost le plus fin possible à partir de trois sols différents (humus, terre noire et sable blanc)

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2. Collecte des semences dans la forêt (à altitudes diverses en fonction des semences souhaitées)

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3. Coupe (optionnelle selon l’espèce) et classification des semences (de chêne dans notre cas) en fonction de leur potentiel de germination

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4. Disposition des semences pour environ deux mois dans les parcelles dédiées à la germination et mise en place d’une couche de protection en pin contre la pluie et les rayons du soleil

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5. Préparation des futurs sacs de plantation avec le compost naturel

6. Après plus ou moins deux mois de germination, plantation des semences germées dans les sacs de plantation préparés

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7. Pendant un an (3 à 4 pour le Pinabete!), nettoyage régulier des mauvaises herbes, arrosage quotidien et rotation des plants pour une meilleure acclimatation

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8. Préparation de la zone où les arbres seront plantés: nettoyage des mauvaises herbes et creusement des trous

9. Plantation de mai à août

10. Soins réguliers pendant 3 ans: nettoyage des mauvaises herbes, élagage en hauteur. L’arbre pourra survivre seul une fois les 2,50 ou 3 mètres atteints.

En parallèle, Chico Mendes effectue de nombreuses expérimentations afin de trouver de nouveaux types d’arbres à replanter et ainsi accélérer la reforestation. Face à une surconsommation et surexploitation du bois, la nature met énormément de temps à se régénérer. 1000 arbres sont en effet nécessaires pour reboiser un seul hectare déforesté! Et il faut compter 15 à 20 ans pour qu’une forêt acquiert le statut de zone protégée!

Obstacles

Obstacles

Comme toute ONG, Chico Mendes doit faire face à plusieurs obstacles dans la concrétisation de ses objectifs. 

Dans ses premières années d’activité, Armando a été menacé à plusieurs reprises (parfois violemment) par le gouvernement. Les avertissements sont aujourd’hui disons plus diplomatiques grâce à la venue et au soutien de partisans internationaux. 

Plus de 22 groupes de volontaires avaient d’ailleurs prévu de venir en 2020. L’organisation avait alors préparé 40 000 arbustes à planter (plus que jamais auparavant). Tous ont dû annuler à cause de la pandémie. Sans ces partenariats, l’association manque cruellement de fonds pour payer ses employés, planter tous ces jeunes arbres, et peine à répondre aux besoins des communautés.

Le gouvernement a bien proposé une aide financière… en échange du changement de nom de l’ONG et de son soutien POUR les compagnies minières. Armando a bien évidemment refusé et est activement à la recherche de donateurs.

Futur

Futur

En attente de partenariat, toute donation est donc la bienvenue afin d’offrir bourses et emplois aux communautés locales aujourd’hui tout en plantant les forêts de demain.

Vous trouverez ci-dessous des idées de montants et ce à quoi ils correspondent concrètement: 

  • $3 permettent de prendre soin d’un arbre pendant une année complète

  • $8 permettent l’achat de 1000 sacs destinés à la plantation de semis d’Aguacatillo et de Pinabete (espèces protégées)

  • $20 représentent le salaire d’une journée d’un employé

  • $40 permettent l’achat d’une nouvelle brouette nécessaire au transport d’arbres, du compost et de la terre

  • $80 à $500 représentent une journée de travail entière sur un site de reboisement (salaires, transports des personnes, arbres et outils; variable selon la saison)

Si la reforestation est une cause qui vous tient à cœur, n’hésitez pas à partager le travail de Chico Mendes autour de vous via cet article, le site internet de l’organisation ou sa page Facebook.  

Vie locale

Vie locale

Notre mission de volontariat pour Chico Mendes nous permet de vivre l’une des expériences les plus humaines et touchantes depuis le début de notre voyage. Comme le prévoit l’ONG, nous sommes logées chez l’habitant dont nous partageons le quotidien. Nous concernant, nous avons le privilège d’être accueillies par Angela, son mari Felix et leurs deux fils Angel (3 ans et demi) et José (1 an).

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Comme tous les habitants de la communauté de Pachaj, notre famille d’accueil est indigène, et plus précisément K’iche’, un peuple apparenté aux Mayas et encore très ancré dans les traditions. Mais malgré leur richesse culturelle, les populations autochtones du Guatemala sont extrêmement discriminées et vivent en marge de la société. Le taux de pauvreté y est fatalement très élevé: on estime à 79% le nombre de guatémaltèques indigènes en situation de pauvreté, dont 40% en extrême pauvreté!! Le contexte sanitaire n’arrange pas les choses avec un chômage d’autant plus généralisé dans ces communautés. Angela et Felix qui vivaient auparavant du tissage et de la vente de textile traditionnel ont dû temporairement renoncer à cette activité. Felix travaille désormais 7J/7 (plus de 60H/ semaine) aux champs pour subvenir aux besoins de sa famille tandis que sa femme s’occupe des enfants, de la cuisine et de la maison.

Malgré leurs conditions de vie sommaires, Angela et Felix ne ressentent ni le besoin ni l’envie de posséder plus. Le matérialisme n’a pas sa place ici. Ils n’hésitent d’ailleurs pas à nous céder leur lit pour notre confort aux dépens de leurs futures nuits de sommeil, et répètent souvent à leur fils aîné la chance qu’il a de pouvoir manger à sa faim et de dormir avec un toît au-dessus de sa tête. Ils savent qu’il y a pire. Au détour de nos conversations, on comprend qu’ils ne souhaitent en fait qu’une seule chose: apprendre afin de transmettre ce savoir à leurs enfants dans l'espoir de leur offrir un avenir avec de meilleures perspectives. Extrêmement curieux de notre voyage, ils nous questionnent sur la vie et les coutumes des autres pays (pauvreté, niveau de vie, éducation, cuisine, religion, langues, etc.) et nous demandent comment leurs enfants pourraient un jour aller à l’étranger pour découvrir cet autre monde. On les conseille du mieux que l’on peut, même si au fond, on pense qu’ils sont bien mieux où ils sont. Eux qui n’ont pas reçu de volontaires depuis plus d’un an nous confient s’enrichir de chaque échange, même si certaines personnes “ne prennent pas la peine de converser avec nous à cause de notre manque d’éducation”. Certes Felix ne sait ni lire ni écrire, et Angela n’a pu poursuivre ses études, mais leurs valeurs empreintes de respect, de solidarité, de sagesse, de générosité, de partage, de bienveillance et d’amour sont sans égal.

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Bouleversées, nous profitons de chaque moment, conscientes de l’authenticité et de l’unicité de cette expérience. Nous avons presque hâte de terminer nos journées de travail à l’ONG pour retrouver notre petite famille et partager encore plus de ces instants tellement riches de sens et qui donnent espoir en l’humanité.

Difficile de leur dire au revoir quand on sait qu’ils ne sont joignables ni par téléphone, internet ou voie postale. Mais nous leur laissons quand même nos coordonnées au cas où, en espérant de tout coeur avoir de leurs nouvelles un jour…

A méditer

A méditer

Que dire, si ce n’est que notre expérience parle d'elle-même…

Avec nos trajets en avion et nos gobelets de jus d’orange, c’est sûr que l’on est pas les mieux placées pour donner des leçons. Pour autant, notre volontariat chez Chico Mendes agit comme une piqûre de rappel: tous les jours, nous contribuons à la déforestation et la destruction de notre planète. Notre consommation de viande et de ses dérivés par exemple: saviez-vous que l’élevage est responsable de 73% de la déforestation au niveau mondial? Ou encore qu’un tiers de la nourriture produite est perdu ou gaspillé (FAO, 2020)?

Derrière le réchauffement climatique se cache la croissance, le pouvoir d’achat, mais aussi les hôpitaux, routes et autres infrastructures. La croissance finance tout, et il est naturellement difficile de lutter contre quelque chose qui nous rend la vie meilleure. Mais comme le constate le célèbre réalisateur et écologiste Yann Arthus-Bertrand, les pays riches ont été “capables de sacrifier leur économie” pour préserver la vie face à la pandémie. Il est donc possible de faire de même pour la Terre.

En attendant, pourquoi ne pas passer en revue quelques pistes dans l’esprit de réduire tous ensemble notre empreinte environnementale et tenter d’inverser le réchauffement climatique. C’est seulement en initiant les plus petites actions que l’on peut amorcer de grands changements

  • Il y a les petits gestes de tous les jours:

    • Participer au tri sélectif

    • Réduire sa consommation de plastique au profit de matières recyclables (pailles, gourdes et emballages réutilisables, bouteilles en verre…)

    • Acheter local et/ou bio

    • Éviter les produits contenant de l’huile de palme

    • Diminuer sa consommation de viande et de protéines animales

    • Éteindre ses appareils électroniques non utilisés au lieu de les laisser en veille

    • Privilégier les transports en commun

  • Et des gestes plus occasionnels:

    • Choisir des appareils électroménagers éco-énergétiques

    • Utiliser des ampoules à basse consommation

    • Bien isoler son logement

    • S’intéresser aux énergies renouvelables (panneaux solaires, voiture électrique…)

    • Voter pour des partis qui font de l’écologie leur thème principal

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Source: Naturevolution

Et SURTOUT, prendre conscience des conséquences de chacune de nos actions et faire de la protection de l'environnement LA priorité mondiale.

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