Laos
09/03 - 17/03
La Thaïlande bien explorée, nous voilà parties pour son voisin laotien. Dire que nous avons hâte de visiter ce pays est un euphémisme: nous sommes surexcitées! En effet, bien moins célèbre que nos destinations précédentes, le Laos fait partie des pays les moins touristiques d’Asie du Sud-Est. Si l’absence d’accès à la mer n’y est sans doute pas étrangère, le pays ne manque pourtant pas d’atouts. A commencer par une culture passionnante marquée par la civilisation Khmer, l’hindouisme, le bouddhisme puis la colonisation française. Les paysages ne sont pas en reste: des montagnes au nord, de nombreuses rizières et plantations, de multiples cascades, la région des 4000 îles au sud et l’incontournable Mékong qui traverse l’ensemble du territoire. Le tout dans une atmosphère chaleureuse et authentique préservée par le tourisme de masse. Une simplicité qui nous rappelle la Birmanie et qui explique tant notre enthousiasme à l’égard de ce nouveau pays du sourire.
Sommaire
Luang Prabang (09/03 - 13/03)
Passage obligé de tout itinéraire au Laos: Luang Prabang, considérée comme la capitale culturelle du pays. C’est bien simple, une fois visitée, la ville fait bien souvent partie des coups de cœur des voyageurs, et nous n’y faisons pas exception. Bon, c’est sûr, la présence de boulangeries y est probablement pour quelque chose…
Mais c’est surtout l’environnement paisible et accueillant de la ville qui nous a immédiatement conquises. Nous dégustons ainsi notre premier sandwich baguette depuis plusieurs mois au bord du Mekong qui longe Luang Prabang.
Nous décidons d’ailleurs d’y passer plusieurs jours, histoire de vivre au rythme tranquille des locaux. L’endroit idéal pour ralentir tout en profitant.
Cela tombe bien, car notre amie Andrea qui a partagé un bout de notre aventure en Indonésie s’est établie ici temporairement. C’est l’occasion de nous faire partager son nouveau chez elle, et quoi de mieux que le vélo pour découvrir le charme de ces rues classées au patrimoine mondial de l’Unesco?
Au cours de notre promenade, nous remarquons un immense pont en bambou enjambant le Mekong. En saison sèche, il permet d’accéder aux villages de l’autre côté de la rive tandis qu’il est détruit par la crue des eaux lors de la saison des pluies (la traversée se fait alors en bateau). Les habitants le reconstruisent ainsi chaque année!
Nous clôturons cette belle journée par une partie de tennis. Au delà de pouvoir nous défouler, cela nous permet de pratiquer une activité “ordinaire” comme si nous aussi, nous habitions ici.
Le lendemain, nous louons un scooter pour une journée excursion. Direction la cascade de Kuang Si. Et même s’il s’agit de l’attraction touristique de la région, elle n’en demeure pas moins un incontournable du Laos. Mais pas question d’y arriver si facilement; il nous faut d’abord rouler une bonne demie-heure à travers de jolis paysages ruraux avant d’atteindre les spectaculaires chutes d’eau.
La visite du site débute par la traversée du Bear Rescue Center, un sanctuaire qui recueille les ours rescapés du braconnage. On peut ainsi y apercevoir plusieurs dizaine d’ours noirs ayant échappé à un destin tragique (domestication, commercialisation des pattes très prisées dans la cuisine laotienne, extraction de leur bile à des fins médicinales). Heureusement, ce refuge a l’air d’en prendre grand soin et les animaux joueurs sous nos yeux nous réchauffent le coeur.
Quelques minutes de marche plus tard, et nous atteignons enfin le but de notre venue: une cascade de 50m de haut donnant lieu à la formation de multiples bassins d’eau répartis sur plusieurs niveaux. Une véritable merveille de la nature!
Anouck prend d’ailleurs son courage à deux mains et décide d’aller tester l’une de ces piscines naturelles. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est revigorant! Qu’importe, nager dans une eau si turquoise n’a pas de prix.
Nous remontons le sentier en amont et parvenons au clou du spectacle: la source de ce cadre enchanteur. On pourrait rester des heures à contempler cet oasis de fraîcheur...
Sur la route du retour, on trouve cela dommage de passer à côté de la vie locale en campagne. Nous décidons donc de ralentir l’allure et d’aller un peu plus à la rencontre des villageois.
Au hasard, nous empruntons un chemin de terre au début duquel une vieille pancarte en bois indique “Lee 7 Farm”. Curieuses, nous sortons des sentiers battus et suivons cette piste perdue au milieu des rizières.
Nous débouchons sur une grande maison en bambou entourée de champs. Il s’agit de la ferme appartenant à la famille Lee depuis plusieurs générations. L’un des sept frères et sœurs nous explique comment ils cultivent légumes et riz et parviennent à réaliser leurs propres nouilles. De la graine à l’assiette, tout le processus du riz nous est détaillé: plantation, récolte, battage, séchage, mouture, mélange de la farine de riz et d’eau jusqu’à obtention d’une pâte, puis fabrication des filaments et assaisonnement. Évidemment, la visite se termine par une petite dégustation.
De retour en ville, nous optons pour un court séjour dans le nord du pays. Nous laissons nos gros backpacks en pension dans notre guesthouse et prenons de quoi tenir quelques jours dans nos petits sac-à-dos. Ça fait du bien de se balader avec 15kg de moins! Direction la gare routière et notre minivan local pour notre prochaine destination: Nong Khiaw.
Nong Khiaw (13/03 - 16/03)
Trois heures plus tard, nous sommes déposées à la “station” de bus, un petit hangar pouvant accueillir cinq véhicules tout au plus. Nous rejoignons rapidement le cœur du village d’où nous pouvons enfin nous mettre en quête d’un hébergement. Nous souhaitions en effet revenir à nos premiers amours (galères) et retrouver ce goût d’aventure. C’est l’occasion: il fait beau, il est tôt, et pour une fois, nous ne trimballons pas tout notre barda. Nous sommes de suite saisies par la tranquillité des lieux. Situé à 200 km au nord de Luang Prabang, Nong Khiaw borde la rivière Nam Ou dans un environnement exceptionnel et simple à la fois: monts rocheux, grottes, forêts, cours d’eau, habitations typiques. Bref, le paradis des randonnées et vues panoramiques.
Notre nouveau QG déniché, nous préparons un beau programme pour le lendemain. Malheureusement, nos projets sont contrariés par un restaurant douteux (c’est ça de vouloir tout le temps manger…) qui nous cloue au lit toute la journée. Ah les aléas du voyage…
Tant pis, on s’adapte, et on remet nos activités à plus tard. Le temps passe vite et c’est déjà notre dernière matinée sur place. Allez, on se motive un peu, on se remet d’aplomb, et on se dit qu’une petite marche ne nous fera pas de mal. Bon, la petite marche a plutôt des airs de mini trek, mais ces deux heures de randonnée nous font un bien fou et nous permettent d’accéder à un fabuleux point de vue.
Alors pour les petits curieux qui comme nous, se sont demandés s’ils n’avaient pas un début de cataracte avec ce voile de fumée permanent, la réponse est NON. C’est juste la culture sur brûlis, une technique agricole ancestrale utilisant le feu comme moyen de défrichement et fertilisation, et encore très prisée en Asie (malgré la dégradation durable des sols et la pollution engendrée par cette méthode).
C’est plutôt frustrées que nous quittons Nong Khiaw, déçues de ne pas avoir vraiment pu visiter ce village au charme indéniable. Peut-être un signe qu’il nous faudra revenir...
Luang Prabang (16/03 - 17/03)
Au cours du trajet vers Luang Prabang, nous revoyons un peu notre feuille de route, mais décidons de poursuivre notre découverte laotienne comme prévu.
Nos gros sacs récupérés, nous nous lançons dans l’ascension du Mont Phousi, une colline d’une centaine de mètres au centre de la vieille ville. 300 marches plus tard, et nous accédons enfin au sommet qui surplombe la région. Nous sommes pile à l’heure pour le coucher du soleil auquel nous assistons tout en profitant de la vue extraordinaire qui s’offre à nous.
Nous sommes sur le point de descendre quand nous entendons parler français. Un petit groupe de globetrotteurs s’est en effet formé sur les hauteurs, et chacun y va de son commentaire sur la crise sanitaire actuelle (Covid19). Il est vrai qu’au Laos, personne ne semble s’inquiéter… à croire que le pays est immunisé. Et mieux vaut ne pas compter sur les autorités pour obtenir des informations de premier ordre… Du coup, nous sommes hyper attentives à la discussion et aux anecdotes relatées. Nous apprenons ainsi que le Cambodge et le Vietnam (nos deux prochaines destinations), viennent de fermer leurs frontières. Pire encore, les populations locales commencent à rejeter les touristes originaires de pays touchés par la maladie: l’un des couples raconte avoir été expulsé de leur guesthouse tandis qu’un autre confirme cette méfiance grandissante envers les voyageurs. Nous sommes abasourdies. Jamais nous aurions imaginé ce type de réactions en Asie qu’on a découverte si accueillante.
C’est en silence et le cerveau en ébullition que nous regagnons notre hôtel. Malheureusement, nos recherches sur le net et les réseaux sociaux attestent les expériences décrites. Et comme si cela ne suffisait pas, nous apprenons le confinement imminent en France, la suspension progressive de tous les vols internationaux et la fermeture des frontières un peu partout dans le monde. Bref, nous sommes perdues, mais devons prendre une décision rapidement. Belle soirée en perspective!
Nous sortons dîner pour nous aérer l’esprit et prendre un peu de recul sur tout cet afflux de renseignements. Notre amie Andrea qui nous rejoint ne pense pas rentrer en Europe, ce qui nous ne rassure que provisoirement.
Au final, nous tombons d’accord et prenons la lourde décision de stopper cette magnifique aventure et de rentrer à la maison. Et c’est comme ça qu’une soirée qui se devait être une parmi tant d’autres au Laos se transforme en notre dernière soirée à l’étranger.
Nous avons à peine le temps de réaliser que nous nous empressons de nous rendre au Night Market, le marché de nuit artisanal de Luang Prabang. Pas question de revenir les mains vides, du coup, c’est le branle-bas de combat pour l’achat de souvenirs. Une maigre consolation par rapport à ce qui nous attend…
De retour à l’hôtel, nous préparons nos bagages en catastrophe et réservons notre premier billet d’avion pour Bangkok pour le lendemain matin! Quelques heures de sommeil et nous devons déjà nous rendre à l’aéroport. C’est un au-revoir et certainement pas un adieu que nous adressons au Laos, ce pays qui nous a déjà tant charmées malgré notre bref séjour ici. A bientôt…
A VENIR: Notre article concernant notre périple de retour, les raisons qui nous ont poussées à prendre cette décision et nos projets d'avenir.
Ressentis
NOS COUPS DE CŒUR
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L'authenticité du pays
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Une culture accueillante
NOS DÉCEPTIONS
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Mars est la saison de la culture sur brûlis (paysages très brumeux)
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Bonne nourriture mais en deçà de ses voisins