Zambie
(07/12 - 30/12)
Après presque deux mois en Tanzanie, nous poursuivons avec sa voisine: la Zambie. S’il est vrai que le pays ne figurait pas dans le top de nos destinations, sa situation géographique entre la Tanzanie et la Namibie nous a rapidement convaincues. Privilégiant les frontières terrestres aux vols aériens (budget & impact écologique), nous avons donc naturellement ajouté la Zambie à notre itinéraire. Et tant mieux, car après quelques recherches, nous apprenons qu’il s’agit de l’eldorado du safari pédestre, et que le pays abrite les plus hautes chutes d’eau du continent! Sans compter sa richesse culturelle grâce aux 70 différentes ethnies qui y vivent en harmonie. La traversée s’annonce palpitante!
Sommaire
Nakonde (07/12 - 08/12)
Suite à notre passage de frontière des plus mouvementés (voir article Tanzanie), nous sommes physiquement et mentalement exténuées. Cela fait trois jours que nous voyageons non-stop, et le manque de sommeil associé à la chaleur et à nos différends avec les autorités commencent sérieusement à nous taper sur les nerfs. Vivement que l’on rejoigne la capitale pour se (re)poser! Un peu de patience, car il nous faut avant tout effectuer nos démarches habituelles à chaque arrivée dans un nouveau pays, soit: vérifier la période de validité de notre visa; échanger le reste de monnaie de notre précédente destination (plus d’une heure d’attente à la banque); retirer de l’argent à un distributeur (15 minutes supplémentaires); se procurer une nouvelle carte SIM, la mettre en service et la recharger (plus de 30 minutes); et enfin se rendre à la station de bus pour acheter nos tickets. Il est 13 heures et évidemment, plus de bus pour aujourd’hui. Le prochain part demain à … 4H30 DU MATIN!!! Devant notre mine déconfite, l’un des responsables de la compagnie nous accompagne à un hôtel très correct et nous indique où nous restaurer. Sa gentillesse confirme notre première impression des locaux: souriants, bienveillants et pas du tout oppressants.
Réveil à 3h30 donc, encore plus fatiguées que la veille mais au moins l’estomac rassasié. Direction Lusaka à plus de 1000 kilomètres!!! C’était finalement pas une si mauvaise chose de ne pas tout avoir enchaîné hier… Sur le trajet, les stops sont réguliers, au plus grand bonheur d’Anouck qui ne loupe pas une occasion de découvrir les mets proposés par chaque vendeur ambulant.
Lusaka (08/12 - 12/12)
Nous arrivons à bon port après plus de 17 heures de route et une impatience démesurée. Pas de visites en perspective, juste DORMIR. Bon allez, on va quand même faire un saut au supermarché du coin pour acheter de quoi cuisiner. Par contre, le repas, ça ne sera pas pour tout de suite étant donné la coupure de courant quotidienne de 11H du matin à 10h30 du soir!! On fait donc avec les moyens du bord…
Un petit effort supplémentaire et on se retrouve au musée national qui retrace l’évolution du pays. De sa découverte à son statut actuel de République, en passant par sa colonisation et son indépendance, nous découvrons une histoire plutôt complexe. Nous sommes agréablement surprises d’apprendre que contrairement à ses voisins, la Zambie n’a jamais connu de guerre sur son territoire. La visite se termine par une exposition temporaire des plus colorées réalisée par des artistes locaux.
Après ces quelques jours de repos dans la capitale, nous sommes à nouveau d’attaque pour notre prochaine aventure: notre mission de volontariat tout à l’Est du pays à la frontière avec le Malawi.
Katete (12/12 - 23/12)
Ce qui est sûr, c’est qu’on ne risque pas de manquer de quoi que ce soit dans le bus. Avant même le départ, des dizaines de vendeurs montent à bord et proposent leurs produits. Et croyez-nous, il y en a pour tous les goûts: boissons et nourriture bien sûr, mais également jouets, bijoux, appareils électroniques, articles de beauté, etc.
Au cours de nos 8 heures de trajet, nous sommes impressionnées par les paysages verdoyants qui défilent (très vite) sous nos yeux. Ces grandes étendues vertes sont bien loin des clichés arides d’Afrique!
Nous atteignons notre destination dans la nuit et sommes de suite dirigées vers notre chambre.
C’est bizarre, la pièce nous semble très vivante avec toutes ces ombres qui ondulent sur les murs, jusqu’à ce que nous réalisions qu’il s’agit en réalité d’une quinzaine de pseudo tarentules bien velues dérangées dans leur sommeil. Pile ce qui nous manquait! Du coup, on fait l’impasse sur la douche (pourtant bien nécessaire) de la salle de bain également habitée, et on se recroqueville dans notre lit à moustiquaire trop petite sans nous changer (pas question d’ouvrir nos sacs et d’y accueillir des locataires!). Vous vous en doutez, la nuit est chaotique et nous comptons presque les minutes avant le lever du soleil. S’il est pour nous impensable d’annuler notre volontariat, nous décidons cependant de loger dans un hôtel en dur un peu plus loin. Nous avons vraiment à cœur de donner le meilleur de nous-mêmes pour cette mission humanitaire, ce qui implique des nuits un tantinet reposantes. Désormais rassurées, il est temps pour nous de travailler!
Nous voilà au Tikondane Community Center, une ONG visant à lutter contre la pauvreté des agriculteurs alentour.
Au programme: découverte du fonctionnement de l’association dans les domaines de la permaculture, de l’éducation, de la nutrition et de la prévention du SIDA; visite des foyers bénéficiant des différents programmes; analyse des mesures mises en place; contribution au projet de complément alimentaire pour enfants souffrant de malnutrition; participation aux réunions hebdomadaires, etc. Cette expérience nous transforme, tant par son caractère engagé que par sa dimension humaine. Exactement ce que nous étions venues chercher à travers ce voyage. N’hésitez pas à cliquer ICI pour revivre avec nous cette aventure inoubliable et tellement inspirante!
En outre, nos allers retours entre notre hébergement et l’association nous donnent la chance d’observer et même de faire un peu partie de la vie locale. Dès les premiers jours, nous sommes frappées par la pauvreté apparente des habitants: habitations de fortune, vêtements déchirés, etc. Pas étonnant quand on sait que 64% des Zambiens vivent sous le seuil de pauvreté de $1,90/jour, dont 40% avec moins de $1,25/jour.
Pour autant, tous les visages que nous croisons sont souriants et chaleureux, on nous salue toujours avec enthousiasme et on se sent en parfaite sécurité. D’ailleurs ici, pas question de tensions religieuses: chacun a le droit de choisir, montrer et prier sa religion comme il l’entend. Il est ainsi fréquent qu’un prêtre bénisse les bus avant leur départ et ce malgré certains passagers musulmans, les églises côtoient les mosquées, et tout ce petit monde cohabite harmonieusement. Un véritable exemple! Cette diversité nous rend bien curieuses et nous donne envie d’assister à une messe locale, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle ne manque pas de vivacité!
Notre immersion nous permet également de découvrir la chaleureuse ville de Katete à quelques kilomètres de l’ONG. Et pour s’y rendre, rien de plus simple, il suffit d’arrêter un vélo-taxi sur la route! On se sent d’abord un peu gênées de se faire promener comme ça sur un porte-bagages, mais il s’agit vraiment du moyen de transport le plus commun ici (pas de bus local et très peu de voitures). On finit par s’y faire et même à y prendre goût, surtout quand on sait que cela rend service aux travailleurs locaux.
La ville en elle-même n’a pas grand chose à offrir, mais nous nous plaisons à nous imprégner de l’atmosphère conviviale qui s’en dégage et de toutes ces couleurs qui nous entourent.
Après dix jours d’enrichissement sur bien des aspects, nous quittons à contrecœur Katete pour une traversée express mais néanmoins magnifique du pays. 500 kilomètres jusqu'à la capitale, suivis de la même distance jusqu'à Livingstone.
Livingstone (23/12 - 30/12)
Nous voyageons cette fois à bord d’un minibus et le regrettons dès les premières minutes. Le véhicule est bondé (pour ne pas changer), mais contrairement aux grands bus, ni soute ni coffre pour celui-ci. Du sol au plafond, chaque cm² de l’habitacle est ainsi rentabilisé. Heureusement, la bonne ambiance du voyage nous fait oublier notre statut de sardines pendant les sept heures de trajet.
A notre arrivée à Livingstone, nous sommes de suite impressionnées par le nombre important d’infrastructures. C’est sûr, il s’agit de la région la plus touristique du pays, et venant de Katete, on ne pouvait que découvrir plus développé, mais quand même. Des supermarchés en veux-tu en voilà, des restaurants à chaque coin de rue, des banques, pharmacies, papeteries… Bref, on est servies (mention spéciale au glacier italien!). A l’approche de notre hébergement, le paysage évolue et les constructions en béton se raréfient. Comme un symbole de l’Afrique, nous avançons maintenant sur une piste de terre battue, entre échoppes des plus simples d’un côté et édifices en dur de l’autre.
Outre sa diversité architecturale, Livingstone est surtout connue pour sa proximité avec les célèbres chutes Victoria, l’une des sept merveilles du monde. Et quoi de mieux qu’un survol en hélicoptère le jour de Noël pour les admirer? Nous sommes légèrement dubitatives à la vue du coucou censé nous embarquer à 500m d’altitude, mais l’excitation prend le dessus dès le décollage.
Quelques secondes plus tard et nous apercevons déjà le nuage de vapeur qui se dégage de la faille. Incroyable!
Puis nous y sommes: 15 minutes de survol au-dessus des chutes Victoria! A notre altitude, nous nous rendons vraiment compte de l’envergure de ce phénomène naturel unique au monde qui s’étend sur près de 1700 mètres. C’est immense! On vous laisse juger par vous-même…
Nous profitons des dernières minutes, non sans manquer le troupeau d’hippos qui se prélassent tranquillement dans l’eau.
C’est déjà fini, mais nous restons subjuguées encore de longues minutes par le décor que nous venons de parcourir. Bref, un Noël mémorable!
Avant de rentrer, nous passons le musée de la ville et l’imposante statue de l’explorateur David Livingstone, celui-là même qui a découvert les chutes en 1855.
S’il nous faut le reste de la journée pour nous remettre de notre activité, il faut dire que cette dernière nous a clairement mises en appétit, si bien que le lendemain, nous décidons d’y retourner. Après les chutes Victoria vues du ciel, place aux chutes Victoria vues de la terre ferme. Et on commence fort!
L’expérience est incomparable, totalement différente de la veille. Le bruit de l’hélicoptère est remplacé par celui assourdissant des cascades, le ciel par la végétation, et les chutes produisent une pluie fine qui nous trempe de la tête aux pieds!
Difficile de décrire les sensations ressenties, on se sent juste minuscules face à l’immensité du mur d’eau de 108 mètres de haut qui se dresse devant nous.
Après plus de deux heures de contemplation, nous quittons le site, plus que ravies d’avoir pu admirer les chutes Victoria sous toutes ses coutures.
Nous en venons à l’étape délicate et moins agréable, bien qu’indispensable, du voyage: le fameux test Covid, qui doit cette fois dater de moins de 72 heures pour traverser la frontière namibienne. Bref, un miracle si on y parvient! Heureusement, nous sommes en contact avec le directeur de la clinique, qui nous promet de nous délivrer les résultats en temps et en heure. On y croit… Premier doute lorsque l’on découvre les conditions hygiéniques du prélèvement. La moitié du personnel seulement porte le masque (et en dessous du menton), et le matériel est entreposé en vrac dans un coin d’une pièce qui abrite également trois grosses motos…
Deuxième doute lorsqu’on assiste à la productivité sans égal des employés. Ça promet!
Etonnamment, le test se révèle bien plus règlementaire que celui effectué précédemment en Tanzanie. Pour les résultats par contre, on repassera… Le jour où nous devons les recevoir, on nous informe qu’ils sont en chemin pour… Lusaka! Pardon? On nous promet cependant qu’on les aura dans la journée, et il vaut mieux, car nous prévoyons de prendre le bus tôt le lendemain. 20 heures du soir, toujours rien; ça nous aurait étonné tiens! Mais comme d’habitude, on continue de nous balader par message: “soon soon”. Une nuit de stress plus tard, et nous obtenons enfin les résultats du laboratoire (avec quasi 24 heures de retard donc). Super, sauf qu’ils doivent être accompagnés d’un certificat spécial délivré par la clinique. Le temps de s’y rendre, que la secrétaire arrive, allume son ordinateur, accède à sa boîte mail et recharge l’imprimante (sous nos yeux ébahis par tant d’excès de zèle) et voilà! Nous les avons enfin, et surtout, NOUS VENONS DE LOUPER NOTRE BUS!
Pas d’autre choix que d’attendre le prochain prévu à 11H30. 12H30 et toujours rien… “soon soon” qu’ils osent encore nous répéter. C’est cela oui, on les connaît vos “bientôt bientôt”!
A 13H, on comprend que s’il arrive un jour, on ne parviendra jamais à temps au poste frontière (même si le personnel ose affirmer le contraire à tous les passagers inquiets). Nous demandons donc à être remboursées et réservons un bus avec une autre compagnie pour le lendemain à 5h du matin, histoire d’être sûres. Et heureusement, car cela nous prend plus de 5 heures pour atteindre notre destination. Aucune raison que l’immigration nous pose problème: nous quittons la Zambie avec plus d’une semaine d’avance sur notre visa, notre test covid date de 48 heures seulement, et le visa pour la Namibie est gratuit. Pour une fois, le passage de frontière se passe SANS encombre. Un petit spray (d’un mystérieux produit) sur nos bagages par les autorités, et nous voilà en NAMIBIE!
Ressentis
NOS COUPS DE CŒUR
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Apprentissage et échange culturels
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La gentillesse des locaux
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Zéro oppression
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Pays hors des sentiers battus donc plus authentique
NOS DÉCEPTIONS
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La vie au rythme de l'électricité
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Mensonges incessants concernant les délais
Budget