Namibie
(30/12 - 25/01)
Dernière étape du berceau de l’humanité et pas des moindres: la Namibie. Il était en effet impensable pour nous de passer à côté de cet incontournable de l’Afrique australe. Paradis du road trip, le pays se visite en bivouac et offre un nombre considérable de points d’intérêts. Entre le parc national d’Etosha et le désert du Namib, en passant par les montagnes du Naukluft et la région sauvage du Damaraland, sans oublier les côtes de l’océan Atlantique, il y en a pour tous les goûts et de toutes les couleurs! Allez, au volant et surtout, à l’aventure!
Sommaire
Rundu (30/12 - 31/12)
Après une arrivée des plus aisées dans le pays, nous nous attendons à la multitude habituelle de bus au poste-frontière. Nous sommes donc prises de court lorsque nous nous retrouvons totalement seules à la sortie de l’immigration. Rien. Nada. Pas une voiture, ni une personne. Nous décidons d’avancer sur l’unique route qui semble desservir ce point de passage, en espérant que ce dernier porte bien son nom, sinon on risque d’attendre (et de marcher) longtemps! Sur le chemin, une locale nous assure qu’un taxi finira bien par arriver et que nous devons nous faire déposer à “Engen”. Nous suivons ses conseils, bien que cette ville n’apparaisse nulle part sur notre carte. Soit, c’est pas comme si on avait le choix de toute façon… Un peu plus d’une demi-heure plus tard, et nous voilà ainsi à “Engen”, la STATION SERVICE de la région. Nous comprenons rapidement qu’il s’agit en réalité d’un lieu de ralliement pour les départs en voiture vers les villes environnantes. Du covoiturage en somme. Un couvre-feu ayant été récemment instauré dans la capitale, impossible de rejoindre cette dernière à temps. Nous choisissons de couper l’étape en deux et trouvons facilement une voiture pour Rundu à 6 heures de route. C’est parti pour notre premier blablacar namibien, et 4 tympans en moins!
Outre leur affection pour la musique excessivement forte, nous remarquons que les locaux sont plutôt amateurs de vitesse, ce qui nous permet d’arriver bien avant le coucher du soleil. C’est l’occasion d’effectuer toutes nos démarches (distributeur et carte SIM) avant de repartir plus sereines le lendemain à … 6H du matin!
Au vu du système de transport observé la veille, nous avons bon espoir de trouver un véhicule pour Windhoek à la station Engen du coin. Pari gagnant, puisqu’il nous suffit de 30 secondes pour dégoter une voiture à destination de la plus grande ville du pays. C’est parti pour 7 heures de trajet. On s’habitue tout doucement à la conduite à gauche et on tente de rester éveillées face à la ligne droite interminable qui défile sous nos yeux. Heureusement, Céline nous tient compagnie et les paysages sont singulièrement différents de ceux admirés précédemment.
Windhoek (31/12 - 05/01)
C’est en milieu d’après-midi et plus que ravies que nous atteignons la capitale et notre tant attendu Airbnb. Après deux jours de voyage, rien de tel qu’un petit nid douillet pour se poser… sans oublier de fêter la nouvelle année!
Windhoek confirme notre première impression du pays: un choc culturel inversé! Venant de Zambie où nous avons été choquées par le niveau de pauvreté élevé, nous sommes à présent frappées par les infrastructures développées et la richesse apparente des habitants: les grosses voitures privées ont remplacé les transports en commun, les petits magasins de quartier ont laissé place aux grands centres commerciaux, l’architecture est clairement occidentale et de la ville se dégage une atmosphère paisible bien loin des embouteillages et du brouhaha de Lusaka! On comprend mieux pourquoi les locaux qualifient la Namibie d'Afrique pour les débutants.
Qui dit nouvelle année dit nouvelle expérience, et c’est toutes excitées que nous nous attelons à la préparation de notre prochaine aventure: notre roadtrip autour du pays. Après trois jours de recherches et des dizaines de contacts avec les agences de location de la capitale, nous nous arrêtons sur un itinéraire et optons pour un 4x4 complètement équipé de Zambezi Car Rental et son assurance totale. Etant donné notre passif avec nos moyens de locomotion, mieux vaut être parées à toute éventualité.
La prise en charge de la voiture se fait facilement, non sans un briefing des plus minutieux: montage et démontage de la tente de toit, pression des pneus, crevaison et changement de roue, double réservoir, passage de rivières… notre nouveau bolide n’a désormais plus aucun secret pour nous et nous sommes prêtes à prendre la route. Direction le nord de la Namibie et le célèbre parc national d’Etosha.
Parc National d'Etosha (05/01 - 08/01)
Nos six heures de route nous permettent de nous ravitailler en eau, nourriture et essence, et de nous familiariser avec la conduite à gauche ainsi qu’avec la signalisation quelque peu insolite du pays.
Nous sommes cependant déroutées de croiser de nombreuses habitations de fortune au bord de la route. Si la Namibie fait partie des pays les plus riches en terme de ressources et PIB, la réalité sociale est tout autre: les inégalités économiques héritées du régime de l’apartheid persistent, si bien que la minorité blanche qui représente moins de 10% de la population contrôle plus de la moitié de la richesse nationale (Banque Mondiale). Les bidonvilles sont ainsi loin d’être rares et se situent majoritairement sur des terrains vagues en périphérie des grandes villes. Il faut l’avouer, on était bien loin d’imaginer retrouver un peu de Zambie dans un pays pourtant si développé!
Nous arrivons aux portes de la réserve juste avant le coucher du soleil, pile au bon moment pour installer notre camp et s’initier à la cuisine au réchaud. Pour une première, on ne s’en sort pas si mal!
Réveil aux aurores pour profiter du parc dès son ouverture. C’est en effet avant les grandes chaleurs de la journée que la probabilité d’apercevoir les animaux sauvages est la plus élevée. Et croyez-nous, pour ce dernier safari, on compte mettre toutes les chances de notre côté! Couvrant une superficie de plus de 20000 km², le parc national d’Etosha abrite 114 espèces de mammifères, 340 espèces d’oiseaux et plus de 100 espèces de reptiles et amphibiens. Bref, l’endroit parfait pour observer rhinocéros et félins plus timides en Tanzanie. L’expérience est d’autant plus excitante qu’elle s’effectue par nous-mêmes, avec notre propre véhicule et donc à notre propre rythme. Nous avons la liberté de choisir notre circuit et de nous arrêter à notre guise (sans jamais sortir du 4x4 évidemment) pour admirer la vie sauvage, comme ce grand troupeau d’antilopes.
Notre carte de la réserve nous permet de repérer les points d’eau (naturels ou artificiels) où les animaux sont le plus susceptibles de s’abreuver. C’est ainsi que nous croisons de nombreux zèbres et autres impalas.
Puis nous sommes surprises par notre premier rhinocéros noir qui part vite se cacher dans les buissons.
A peine avons-nous le temps de nous remettre de cette rencontre extraordinaire qu’une girafe traverse la route à quelques mètres seulement.
Nous profitons du milieu de journée plus calme pour nous concentrer sur la beauté des plaines environnantes. La végétation est si diversifiée que chaque virage nous offre un nouveau kaléidoscope de couleurs!
Au centre du parc: l’Etosha Pan, un immense lac salin asséché qui occupe plus d’un quart de la réserve. Réputé visible depuis l’espace, on lui doit le nom d’Etosha signifiant “la grande plaine blanche”, et à juste titre.
Les gnous, zèbres, oryx et gazelles ne manquent jamais à l’appel, tout comme les autruches que l’on aperçoit par dizaines.
Comme toujours, nous nous émerveillons à chaque face-à-face avec de majestueuses girafes, ici en train de ruminer en compagnie de leur petit girafon également très gourmand.
Nous pilons sec à la vue d’un énorme rhinocéros sur le bas-côté. Et dire que nous avons failli le manquer! Nous restons plusieurs minutes à observer ce mammifère toujours menacé malgré les efforts considérables mis en œuvre pour les protéger.
Nous atteignons notre campement en fin de journée d’où il nous est possible d’admirer le coucher de soleil sur un oasis éclairé plutôt prisé.
Il n’y a pas à dire, nos nuits au sein de parcs animaliers se suivent et… se ressemblent. Comprendre par là que notre sommeil est répétitivement troublé par des bruits et cris d’animaux étranges. Heureusement, notre tente en hauteur et non plus à même le sol nous rassure davantage!
Nouveau réveil matinal récompensé dès nos premières minutes de route par un imposant rhinocéros. Vous l’aurez peut-être remarqué, ses oreilles ont disparu, mais il n’en reste pas moins très impressionnant.
Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, nous enchaînons avec un énorme troupeau de zèbres en train de se désaltérer puis deux hyènes tachetées très attentives à notre passage. D’un pays à l’autre, ces dernières semblent toujours aussi repoussantes!
Et puis c’est le graal! 12 lionnes se prélassent tranquillement dans les hautes herbes de la savane à l’ombre d’un acacia. Par contre, toujours pas de lion à l’horizon… Peu importe, on profite de ce moment exceptionnel et contemplons les félines imperturbables avec fascination.
Nous regagnons gentiment le camp pour l’après-midi lorsque nous remarquons plusieurs girafes et autruches tout aussi impassibles face à notre arrivée. Quelle matinée!
Au vu des rencontres du jour, nous retentons notre chance en fin de journée… sans succès. Pas d’animaux sauvages au programme (ou presque), mais un décor quasi apocalyptique. On en prend plein les yeux (et les essuie-glaces)!
Une dernière nuit et il est temps de poursuivre notre route. Sans grande conviction, nous décidons d’effectuer une dernière boucle avant la sortie du parc, et heureusement, puisque nous apercevons ENFIN le beau, le grand, l’inégalable LION. Le temps s’arrête et nous passons nos derniers moments à Etosha aux côtés du roi de la jungle. Incroyable!
C’était sans compter sur une maman girafe et son petit aux premières loges pour nous dire au revoir. Quel départ!
Allez, cette fois c’est la bonne, et nous passons les portes du merveilleux parc national d’Etosha qui nous aura enchantées sous tous ses aspects.
Damaraland (08/01 - 11/01)
Les 300 kilomètres que nous parcourons ensuite nous annoncent la couleur de notre prochaine destination: le Damaraland, l’une des régions les plus arides au monde! Avec ses montagnes tabulaires de grès rouge, on se croirait presque dans l’Ouest américain!
Pour la nuit, nous optons (sur recommandation et on comprendra vite pourquoi) pour le Hais Ra Tented Camp, un véritable oasis de tranquillité. Faute de touristes, nous sommes les seules sur le site et libres de choisir l’un des emplacements abrités par la roche. Le cadre est unique, en totale harmonie avec les éléments qui l’entourent.
C’est l’occasion de vous faire une petite démonstration de la mise en place de notre campement. Après quelques jours d’entraînement, il ne nous faut désormais pas plus de cinq minutes pour nous installer.
Notre première soirée prend peu à peu des allures lunaires, le paysage nous donnant l’impression d’avoir atterri dans une autre galaxie…
Complètement déconnectées, nous décidons à l’unisson de profiter davantage de ce havre de paix et prolongeons notre séjour d’une nuit. Cela nous donne l’opportunité d’explorer les alentours le lendemain, dont un site de la Petrified Forest. Nous remarquons en effet sur le sol de nombreux cailloux plutôt lourds et ressemblant étrangement à des morceaux de bois. Il s’agit en fait d’arbres déplacés par de grandes inondations il y a plus de 250 millions d’années, puis fossilisés grâce à la silice permettant de préserver cette structure du bois. Désormais transformés en pierre, ces bouts de bois sont ainsi bien reconnaissables et forment aujourd’hui une forêt dite pétrifiée au milieu d’autres minéraux très colorés.
Nous découvrons également l’étonnante Welwitshia Mirabilis, la plante nationale de Namibie et véritable curiosité botanique. Sa racine de près de trois mètres de profondeur et ses longues feuilles lui permettent de résister aux hautes températures du désert (jusqu’à 70°C) et aux vents violents, et de vivre plusieurs milliers d’années.
Nous terminons notre expédition à l’assaut des impressionnants rochers autour du camp, preuve supplémentaire de la puissance de la nature et de notre petitesse.
Notre dernier coucher de soleil nous offre un tableau flamboyant, juste ce qu’il nous faut pour garder un souvenir encore plus mémorable de cet endroit paradisiaque.
En route vers notre futur campement, nous faisons escale au célèbre musée à ciel ouvert de Twyfelfontein. Outre le magnifique décor naturel, le site abrite des peintures rupestres datant de 2000 à 6000 ans et représentant pour la plupart des animaux sauvages. Gravés à l’époque par les bushmen, ces pétroglyphes permettaient aux tribus nomades de communiquer entre elles et d’indiquer leur direction ainsi que celle des mammifères chassables.
Encore aujourd’hui, la Namibie compte de nombreux groupes ethniques différents et plus d’une dizaine de langues autochtones. Nous enchaînons avec les Organs Pipes, de gigantesques tubes taillés par l’érosion, suivis de la montagne brûlée qui doit sa couleur noire à une coulée de lave solidifiée.
Nous poursuivons vers la région du Brandberg et le plus haut sommet du pays lorsque trois autruches pressées surgissent de nulle part et traversent la route à toute vitesse. De quoi un peu mouvementer notre trajet monotone vers notre destination.
Monotone vous avez-dit? Et que dire de cette magnifique girafe qui nous dévisage sur notre droite? On n’en revient pas, on ne s’imaginait pas pouvoir rencontrer de tels animaux hors parcs nationaux. C’est dingue!
Mais ce qui est encore plus dingue, c’est notre route de gravier qui se transforme gentiment en parcours du Dakar. On fait confiance au GPS qui ne nous a (quasi) jamais plantées et on tente de suivre les traces de pneus encore distinguables. Le ravin là par contre, on l’a mal distingué! Pour ma défense, j’ai voulu faire confiance à Anouck et son “mais laisse couler”, sauf que ça a fini dans un rocher. Il nous faut nous y reprendre à trois fois et actionner le mode 4x4 pour enfin nous extirper de cette situation. Plus de peur que de mal, et surtout notre plus grand fou rire depuis le début du voyage.
On ne s’arrête pas en si bon chemin puisque nous devons effectuer une marche arrière périlleuse après avoir emprunté le mauvais sentier. Les esprits s’échauffent un peu (surtout sous 40°C), mais nous trouvons rapidement une solution et au bout d’une dizaine de manœuvres, parvenons à continuer sur notre lancée. A ce stade et au vu des obstacles rencontrés, hors de question de faire demi-tour, nous continuons coûte que coûte jusqu’à notre destination. Heureusement, le Brandberg en toile de fond nous motive tout du long!
Après plus de deux heures de trajet sur ce terrain accidenté (contre 45 minutes annoncées), nous arrivons enfin au White Lady Lodge, devant lequel nous sommes stupéfaites de voir plusieurs voitures basses garées (polos, berlines, etc.). MAIS ILS SONT PASSÉS PAR OÙ EUX?!! Devant notre étonnement, la réceptionniste nous explique que nous avons tout simplement fait du HORS PISTE! Chouette alors! C’est officiel, on se décerne sans tarder le statut d’exploratrices aguerries! On n’aura pas volé notre petit milk-shake au bord de la piscine. C’est le côté pratique des campings en Namibie: on dort en tente, mais on peut également profiter des infrastructures proposées par la structure d’accueil.
Nos deux heures de détente bien méritées nous permettent de reprendre des forces pour installer notre campement juste au pied de la montagne qui culmine à 2573 mètres. Avec de tels paysages depuis le début du voyage, on est bien loin de regretter notre choix de camper et on n’échangerait notre place pour un lodge pour rien au monde (bon, peut-être pour une nuit alors, mais c’est tout!).
Après une bonne nuit de sommeil, nous continuons notre route vers le sud lorsque surgissent devant nous les impressionnants monts Spitzkoppe, un autre incontournable géologique du pays. Si le temps nous manque pour entreprendre l’ascension de son pic, nous ne résistons pas à une petite randonnée sur ces gros rochers. Bon, la ballade s’apparente plutôt à une session escalade, mais nos efforts sont rapidement récompensés à la vue d’une somptueuse arche et son panorama spectaculaire sur le site.
L’endroit est considéré comme l’un des plus beaux spots de camping du pays, et à défaut d’y dormir, nous décidons de sortir le réchaud et les casseroles et de déjeuner dans ce cadre exceptionnel.
C’est sur cette visite que s’achève notre découverte de la région du Damaraland et que nous entamons le trajet vers le grand large. Une bonne bouffée d’air frais en perspective!
Swakopmund & Walvis Bay (11/01 - 14/01)
Retour à la civilisation deux heures plus tard lorsque nous faisons notre entrée dans la ville très colorée de Swakopmund. Plus grande cité côtière du pays et principale station balnéaire de Namibie, Swakopmund est également réputée pour son héritage historique, à commencer par son architecture germanique. Et en effet, impossible d’y échapper. A chaque coin de rue, une nouvelle bâtisse coloniale fait son apparition et on a l’impression d’avoir traversé l’océan.
D’ailleurs, quel bonheur de retrouver ce dernier. Après la chaleur étouffante du Damaraland, nous respirons volontiers l’air marin et apprécions nous dégourdir les jambes sur du sable de plage.
Le lendemain, sur les recommandations d’une locale, nous décidons de découvrir la région en bateau et embarquons à bord d’un catamaran pour une croisière matinale dans la baie de Walvis. Nous sommes chaleureusement accueillies par l’équipe de Laramon Tours et leur fidèle assistant Bobby, un lion de mer apprivoisé mais pas moins imposant.
Un second lion de mer rejoint rapidement la fête par l’escalier de service et s’installe confortablement sur les genoux d’Anouck.
Si nous les imaginions plus timides, la présence de ces mammifères n’est guère surprenante. Grâce à ses eaux froides très poissonneuses, la Namibie abrite la plus grande colonie de lions de mer (jusqu’à 250 000) au monde! Notre virée ne nous donne qu’un bref aperçu de ce spectacle, déjà bien bruyant et odorant!
Le soleil rayonne sur l’Atlantique azur, nous offrant des conditions idéales de navigation mais pas seulement…
Nous sommes en effet éblouies par une vingtaine de dauphins qui viennent à nous. L’eau limpide nous permet de les observer avec attention et de les immortaliser dans le sillage du bateau. En avançant, ce dernier provoque une vague sous-marine permettant aux dauphins de se déplacer tout en économisant de l’énergie mais également de s’amuser!
Le retour au port est digne d’un festin et le catamaran se transforme en véritable banquet. Au menu: canapés et autres beignets, mais surtout une première dégustation d’huîtres (mondialement réputées) pour Anouck. Un régal!
Nous amarrons en compagnie de deux pélicans bagarreurs, point final de cette expédition en mer qui a clairement dépassé toutes nos attentes!
Nous avons à peine le temps de débarquer sur le ponton que nous retrouvons notre guide pour notre après-midi dans la crique de Sandwich Harbour. Enclavée entre l’Atlantique et les dunes du Namib, la lagune est l’une des plus riches d’Afrique et constitue une réserve naturelle protégée où se concentrent de nombreux mammifères marins et oiseaux migratoires.
Uniquement accessible à marée basse, Sandwich Harbour se découvre en 4x4 accompagné d’un guide expérimenté. Nous commençons par longer la plage et déjà, nous nous sentons extrêmement privilégiées d’assister à la rencontre naturelle entre le désert et l’océan.
Outre son cadre époustouflant, Sandwich Harbour est également considérée comme l’une des excursions les plus spectaculaires de Namibie pour son aspect sportif (vous allez comprendre…). Et croyez-nous, on a bien hâte de dévaler ces gigantesques murs de sable!
Adrénaline et sensations fortes sont au rendez-vous dans ce labyrinthe de dunes vertigineuses que nous sillonnons à toute vitesse. De vraies montagnes russes!
Chaque ascension nous colle au siège avant de nous offrir un paysage grandiose où le désert namibien se jette dans l’océan. S'ensuivent des descentes effrénées dont nous ne nous lassons jamais.
L’eau filtrée à travers les nappes souterraines permet d’alimenter la faune et la flore au pied des dunes. Pour autant, nous sommes toujours étonnées d’observer des animaux et de la végétation dans cet environnement extrême.
Nous terminons notre virée automobile sur un déjeuner improvisé et découvrons plusieurs spécialités: samossas de springboks et boulettes d’oryx entre autres, avec vue imprenable sur les dunes.
Niveau activités, on décide de mettre le paquet et d’enchaîner le lendemain avec une balade en quad dans ce décor orangé. Explications et prise en main de l’engin, et hop, c’est parti pour une heure de promenade.
Comme la veille, nous évoluons dans un cadre impressionnant qui nous rappelle à quel point la nature nous domine et peut nous engloutir en un rien de temps.
Le guide comprend rapidement à qui il a affaire et augmente la cadence sur un terrain davantage vallonné. Grosses accélérations en montée, virages à 180° puis descentes à pic, le pied!
Quand sonne l’heure de rentrer, c’est un large sourire qui arbore nos visages, ravies d’avoir pu profiter au maximum de la région et de ses nombreux attraits. Notre dernière soirée se solde par un magnifique coucher de soleil en bord de mer. En quelques minutes seulement, une succession de tableaux multicolores se dessine sous nos yeux, de quoi finir terminer notre séjour à Swakopmund en beauté.
Monts Naukluft & Sossusvlei (14/01 > 15/01)
Cap sur les montagnes du Naukluft et les célèbres dunes de Sossusvlei. En chemin, nous nous arrêtons au canyon de Kuiseb creusé par la rivière du même nom et réputé pour avoir abrité deux géologues allemands fuyant le régime nazi pendant la seconde guerre mondiale.
Nous poursuivons notre route, considérée comme l’une des plus belles au monde. Et en effet, nos deux prochaines heures de trajet se transforment en un défilé éblouissant de paysages pittoresques. On en prend plein les yeux tellement il y a de couleurs!
Nous photographions la pancarte indiquant la localisation du tropique du capricorne histoire qu’à l’avenir, on ne le confonde plus avec celui du cancer.
Nous ne manquons pas un petit stop dans le charmant village de Solitaire (qui porte bien son nom au passage), connu dans tout le pays pour sa fameuse tarte aux pommes. On nous dit que les locaux font l’aller-retour depuis la capitale en une journée pour la déguster! C’est donc tout naturellement que nous souhaitons vérifier en personne sa réputation. Verdict: délicieux!
Par contre, on est vite moins enthousiastes lorsque le gérant nous met en garde contre les rivières à traverser, bien plus profondes et agitées qu’à l’accoutumée à cause des récentes inondations. Il doit d’ailleurs nous laisser pour aller remorquer un 4x4 coincé dans un ravin submergé. Bon… on va y aller doucement. Le ciel s’assombrit et la pluie menace, mais la route semble en bon état jusque là. Un premier cours d’eau, puis un second, et ce qui devait arriver arriva: une belle rivière nous barre la route. On suit les conseils de l’agence de location à la lettre: je sors pour vérifier à pieds la profondeur de l’eau et d’éventuels nids-de-poule dissimulés. Evidemment, je suis retardée par l’une de mes tongs qui a décidé de voguer vers de nouveaux horizons et son sauvetage risqué.
Après mûre réflexion, nous décidons finalement de rebrousser chemin, le GPS annonçant d'autres rivières avant notre destination. Dommage, de belles randonnées nous tendaient les bras, mais elles aussi auraient probablement été compromises par les intempéries. Cela nous donne une raison supplémentaire de revenir en Namibie!
Nous arrivons ainsi un jour plus tôt que prévu au campement de Sesriem, porte d’entrée du parc national de Namib-Naukluft. Réveil aux aurores à 4h30, le temps de replier la tente (on commence à avoir le coup de main) et de petit-déjeuner, puis départ vers le site de Sossusvlei. Les 65 premiers kilomètres de route sont goudronnés, contrairement aux 5 derniers kilomètres qui s’effectuent sur une piste sableuse. Heureusement, une navette quotidienne est prévue pour cette distance. Évidemment, on n’aurait jamais pu prévoir les récentes chutes de pluie qui ont abondamment frappé le sud du pays. Les plus fortes depuis 10 ans qu’on nous dit! Résultat? Pas de navette, et une piste sous 50 centimètres d’eau.
Le terrain est tout bonnement impraticable. Dépitées, nous discutons avec deux autres voyageurs qui décident de tenter le coup à pied. Nous les observons s’éloigner, puis échangeons un regard: “On est quand même pas venues en Namibie pour manquer son plus beau site!! S’ils y vont, pourquoi pas nous?”. Le but était d’arriver au pied du désert avant le lever du soleil grâce à la navette officielle de 5 minutes, puis d’entamer l’ascension de Big Daddy, la plus haute dune du Namib à 325 mètres avant les grandes chaleurs de 10 heures. Il est 6h30, et nous voilà à crapahuter péniblement dans le sable, espérant désormais simplement entrevoir notre destination.
Bien que fatigante et un poil glissante, la première heure se déroule relativement aisément, et le temps couvert confère à notre nouvelle expédition une atmosphère particulière.
Vous vous en doutez, la suite se complique sérieusement. Nous avons bien entendu perdu de vue nos prédécesseurs, et nous devons maintenant franchir au mieux des ruisseaux boueux tout en évitant les sables mouvants, ce qui ralentit considérablement notre avancée.
Après trois heures de marche, nous distinguons enfin au loin notre objectif. Plus qu’une rivière à contourner et on y est! Un panneau quasi enseveli nous confirme notre arrivée au plus populaire des sites de Namibie. Il est 9H30, pari réussi!
Le ciel se dégage, et si nous renonçons à atteindre le sommet de Big Daddy, nous décidons tout de même de gagner en hauteur et d’en gravir une partie. Le sable s’immisce absolument partout: chaussures, chaussettes, orteils… Mais nous en sommes sûres, le jeu en vaut la chandelle!
Nous sommes alors récompensées par l’un des plus beaux spectacles de notre voyage: sous nos yeux émerveillés, le désert ocre de Namib, le plus vieux au monde, s’étend à perte de vue. Fantastique, magique, mythique. La diversité et l’intensité des couleurs sont incroyables, et les inondations donnent encore plus de cachet à cette mer de dunes orangées.
Nous apercevons en contrebas la célèbre vallée de Deadvlei, qu’Anouck rejoint en un battement de bras! C’est sûr, la descente est bien plus rapide!
Quelques mètres supplémentaires et nous voilà au centre de ce théâtre antique millénaire sur lequel se dresse une centaine d’acacias calcinés. Seules au monde sur le site le plus visité du pays, le paysage, caractérisé par un sol d’argile blanc craquelé et l’immensité du désert rouge en arrière plan, est encore plus irréel.
Nous louons nos âmes d’aventurières et ne regrettons pour rien au monde notre virée matinale. Ne reste plus que le chemin du retour! Heureusement, le soleil a asséché une bonne partie du trajet. Enfin presque...
Nous croisons une dizaine de courageux désabusés, probablement motivés par nos pas. Nous ne manquons pas de les stimuler en leur promettant une expérience mémorable à la hauteur de leurs efforts. Il nous faut finalement une heure pour retrouver notre véhicule et le double pour nettoyer nos chaussures mises à rude épreuve.
Nous rejoignons notre campement, non sans un petit détour au canyon de Sesriem, l’un des plus grands du monde (100 kilomètres).
Marquées par cette matinée riche en émotions et en dépense d’énergie, nous préférons poursuivre notre itinéraire vers le sud et ainsi associer Sossusvlei à cette unique excursion. Mais quelle excursion!
Lüderitz & Aus (15/01 > 19/01)
Deux heures de route plus tard, dont deux nouvelles rivières traversées avec succès et une majestueuse girafe sur le bas-côté, et nous élisons temporairement domicile au charmant campement de Duwisib afin de nous remettre de cette journée mouvementée.
Nous profitons de notre petit havre de paix avec vue sur le château de Duwisib à quelques mètres de nous. On réalise notre chance de pouvoir voyager dans ces conditions: en temps normal, les réservations d’hébergements (campings inclus) doivent se faire des mois à l’avance, ce qui aurait pu compromettre notre visite du pays étant donné nos destinations spontanées.
Nous poursuivons tout en verdure vers le sud et n’en revenons toujours pas de la variété des paysages namibiens. Direction Lüderitz à quatre heures de là. Ville souvent délaissée par les voyageurs car trop excentrée, c’est justement pour cette raison que nous souhaitons y passer un peu de temps.
Initiative payante, puisque nous sommes conquises dès notre arrivée par toutes ces jolies maisons colorées. Nous découvrons un étonnant village aux influences bavaroises et son ambiance conviviale digne du XIXème siècle.
La région est également réputée pour les nombreuses baies qui l’entourent et que nous ne manquons pas d’explorer. Au programme: des paysages lunaires, de belles plages, quelques dauphins, une épave de bateau, un phare imposant et beaucoup de vent. C’est sûr qu’après nos péripéties désertiques, ça revigore!
Après ce bon bol d’air frais, nous sommes d’attaque pour un nouvel incontournable du pays: Kolmanskop. Fondée en 1908 par les colons allemands suite à la découverte de diamants, l’exploitation de ces derniers permet à la ville d’atteindre son apogée en 1920. Durant sa période d’opulence, la cité abrite 250 familles d’européens et 800 travailleurs issus de tribus. Du fait de sa faible densité de population et de l’abondance des ressources diamantifères, Kolmanskop détient alors le niveau de richesse par habitant le plus élevé au monde! Commerces en tout genre, casino, théâtre, bowling, écoles, hôpital, centrale électrique… la vie y est luxueuse, jusqu’à importer l’eau potable d’Afrique du Sud. Un paradis en terre hostile, pionnier dans le secteur ferroviaire avec la construction d’une ligne de tramway et moderne grâce au développement du premier centre d’imagerie à rayons X de tout l’hémisphère sud! La ville commence cependant à décliner après la première guerre mondiale et la chute progressive du cours du diamant ainsi que la découverte d’autres gisements. Totalement abandonnée en 1954, Kolmanskop fait désormais office de village fantôme (et accessoirement d’attraction touristique) peu à peu enseveli par le sable qui reprend ses droits. Le site semble figé dans le temps!
Pour cette dernière étape du roadtrip, nous choisissons les montagnes d’Aus, célèbres pour leurs troupeaux de chevaux sauvages du désert. Totalement adaptés à l’environnement, ils sont capables de tenir cinq jours sans boire d’eau. Nous n’avons malheureusement pas l’opportunité d’en observer, obligeant Anouck à se rabattre sur de beaux chevaux domestiqués.
Par contre, nous apercevons enfin plusieurs kokerbooms (ou arbres à carquois), une variété d'aloès dont l’écorce permet au peuple San de fabriquer des étuis à flèches. Véritable symbole du pays, on ne peut pas rester indifférent à ces magnifiques bouquets d’étoiles.
Le Klein-Aus Vista nous permet de finir sur un campement parfait, entre confort et liberté. Piscine sous le soleil de Namib, cuisine au réchaud gastronomique, dîner sous un ciel étoilé. On s’y ferait presque à ce mode de vie!
Ultime réveil dans notre tente de toit, et nous sommes déjà nostalgiques de ce séjour sur les routes. Anouck a largement relevé son défi personnel: me transformer en amatrice de camping. J’en redemande… on en redemande!
Les six heures qui nous séparent de la capitale se déroulent sans encombre. Nous faisons nos adieux à notre fidèle 4x4, nous-mêmes surprises (et un tantinet fières) de n’avoir rencontré aucun déboire mécanique… La roue semble enfin avoir tourné!
Windhoek (19/01 > 25/01)
Après près de trois semaines à sillonner les pistes de Namibie, il est désormais temps pour nous de nous rapprocher des locaux et d’effectuer notre expérience de volontariat. Etonnamment, les propositions se font rares et nous peinons un peu à trouver une association qui nous corresponde. Nous jetons finalement notre dévolu sur l’ONG Human Dreams e.V., dont la mission est de venir en aide aux enfants handicapés des populations défavorisées. A cet effet, la fondatrice Nicole, déjà très active en Tanzanie et en Inde, a initié la construction d’un centre de zoothérapie dans la banlieue de Windhoek, non loin de Katutura, le plus grand bidonville du pays. Le projet n’est qu’à ses prémices, et la charge de travail forcément colossale, mais nous sommes plus que ravies de pouvoir contribuer à ce remarquable dessein. Pour en découvrir davantage, n’hésitez pas à cliquer ICI.
Malheureusement, le renforcement des restrictions sanitaires européennes vis-à-vis des voyageurs nous oblige à revoir nos plans et notre feuille de route, et à couper court à cette expérience. Après à peine une semaine de bénévolat, nous décidons de rentrer en France quelques jours avant de repartir à l’aventure, où le vent voudra bien nous porter...
Ressentis
NOS COUPS DE COEUR
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La sensation de liberté offerte par la possibilité de voyager en autonomie
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Les campings très bien aménagés bénéficiant des infrastructures de lodges adjacents
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La diversité des paysages (désert, montagnes, océan, campagnes, villes colorées, parcs nationaux…)
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Le sentiment d’être minuscule face à une nature qui domine l’être humain
NOS DÉCEPTIONS
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Budget conséquent
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Les inégalités économiques frappantes: villes et sites touristiques développés face aux bidonvilles délaissés et extrêmement sommaires
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Le manque de transports publics
Budget