Thaïlande
04/11 - 20/11
10/02 - 09/03
Destination en vogue depuis plusieurs années, on ne pouvait passer à côté de la Thaïlande. Le Royaume de Siam a en effet tellement à offrir: la démesure de sa capitale Bangkok, la beauté de ses nombreux sites classés au patrimoine mondial de l’Unesco, l’équilibre entre ses montagnes luxuriantes au nord et ses îles paradisiaques au sud, le tout couronné par une culture (culinaire) fascinante et un sens de l’hospitalité légendaire.
Le choix du mois de novembre pour la découverte de la Thaïlande n’est pas anodin, puisque c’est à cette période qu’ont lieu les traditionnels festivals de Loy Krathong et Yee Peng dans le nord du pays. Nous consacrerons donc d’abord une quinzaine de jours à cette région avant de découvrir le sud de la Thaïlande en famille plus tard au cours du voyage.
Sommaire
Ayutthaya (4/11 - 6/11)
Nous arrivons à l’aéroport domestique de Bangkok le 4 novembre mais décidons de faire l’impasse sur la capitale. Nous lui réservons notre attention pour plus tard, car les moyens de transports directs vers le nord sont déjà pris d’assaut plusieurs semaines avant les festivités de mi-novembre. Pour avoir une chance d’y assister, il nous faut au plus vite prendre la direction de Chiang Mai, ville la plus animée aux cours des célébrations.
Sur la route, nous faisons étape à Ayutthaya, situé à un peu plus d’une heure de train de Bangkok.
Fondée en 1350, Ayutthaya fut autrefois la capitale de la Thaïlande avant d’être totalement détruite par les birmans au XVIIIème siècle. Aujourd’hui, les vestiges de l’ancienne ville constituent le parc historique d’Ayutthaya qui est sans surprise classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Nous y passons deux jours, le temps de visiter le musée principal et quelques-uns des 400 temples aux alentours. Certains d’entre eux abritent de véritables merveilles de la nature, à l’image du Wat Mahathat et sa fameuse tête de Bouddha enchevêtrée dans les racines d’un figuier. La légende raconte que lorsque les Birmans ont décapité toutes les statues de Bouddhas, une des têtes aurait roulé jusqu’à cet arbre qui l’aurait alors recueillie dans ses racines pour la protéger.
Nous n’oublions pas le marché de nuit local, où nous commençons à nous familiariser avec la diversité des mets thaïs: salades de mangue et de papaye, pad thaï, nouilles sautées, soupes, poisson frit, satés, brochettes, insectes et les incontournables fruit shakes. Nos papilles gustatives sont en émoi!
Nous poursuivons notre route vers Chiang Mai et optons pour le train de nuit direct entre les deux villes. Nous attendons plusieurs heures à la gare puisque le départ est à 23h30 et que notre guesthouse a subitement décidé de fermer pour le week-end, faute de clients. Par chance, nous avons réussi à obtenir deux places en 2ème classe pour le trajet: nous évitons ainsi la 3ème classe et ses banquettes minuscules, mais nous passons aussi à côté des wagons couchettes réservés des semaines à l’avance par les locaux.
Chiang Mai (06/11 - 14/11)
Le trajet dure un peu plus de 12 heures, avec des conditions similaires à un vol aérien. La clim, le service et les écrans en moins, et les cafards en plus.
Nous débutons notre séjour d’une semaine à Chiang Mai par une journée d’initiation à la méditation au temple Wat Suan Dok. Nous y faisons la connaissance de Phra KK, moine depuis 20 ans, qui commence par nous expliquer l’histoire du Bouddhisme et les principes de base de la méditation. Nous apprenons que le Bouddhisme n’est PAS une religion, mais est plutôt considéré comme une philosophie ou un mode de vie.
Le Bouddhisme prend naissance il y a plus de 2500 ans, lorsque Siddhartha Gautama se rend compte à 29 ans que la richesse ne garantissait pas le bonheur et ne pouvait protéger contre la vieillesse, la maladie et la mort. Issu d’une famille royale, il quitte alors son royaume et part explorer d’autres philosophies afin de libérer l’individu de tous ses maux et parvenir au bonheur durable. Six ans plus tard, il trouve le chemin de l’illumination et atteint l'Éveil, qui correspond à la connaissance parfaite et la plénitude de la sagesse. Il devient alors Bouddha (dérivé du terme “budh” signifiant “s’éveiller”) et partage son enseignement pendant près de 45 ans. Le Bouddhisme ne repose ainsi ni sur une croyance ni sur un Dieu créateur, mais sur une connaissance: celle du fonctionnement de l’esprit humain.
Le Bouddhisme comprend plusieurs concepts fondamentaux connus sous le nom des Quatre Noble Vérités:
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Dukkha (souffrance): La vie est une souffrance car elle comprend des phénomènes de l’existence douloureux (vieillesse, maladie et mort), de l’insatisfaction et des regrets.
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Samudaya (origine de la souffrance): elle est principalement causée par l’envie et l’aversion.
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Nirodha (cessation de la souffrance): La souffrance peut être surmontée et le bonheur peut être atteint: il s’agit du Nirvana.
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Magga (chemin menant à la cessation des souffrances): C’est le “noble sentier octuple”. En apprenant à vivre au jour le jour (ni dans le passé ni dans l’avenir) et en se concentrant sur la conscience de nos pensées et actions, nous pouvons nous détacher de nos envies et devenir heureux.
La pratique de la méditation est au cœur même du bouddhisme car elle représente l’ultime moyen d’atteindre le Nirvana et d’y rester. Il existe plusieurs types de méditations, mais de manière générale, on l’attribue surtout à Bouddha qui avait estimé que le corps et l’esprit n’étaient pas séparés, et que la pratique de l’attention permettait de voir plus clair et plus justement.
La méditation n’est pas de la relaxation ni une solution miracle contre le stress. Méditer, c’est laisser passer et observer ses pensées et ses angoisses sans les analyser et s’y attacher. C’est une croissance intime, une vigilance intérieure et une pleine conscience dans le moment présent.
Pour les débutants comme nous, il est conseillé de commencer à méditer de manière active, c’est à dire en mouvement. Il est vrai que se retrouver seul, conscient de ses propres pensées, n’est pas chose facile lorsqu’on n'a pas l’habitude. Cela peut être très angoissant. C’est pourquoi, dirigées et aidées par Phra KK, nous avons commencé à méditer en marchant. Il nous montre comment se focaliser et ressentir nos mouvements et notre corps. Ce dernier devient ainsi l’objet de nos pensées, nous détache du reste et repose notre cerveau. En rigolant, il nous montre même comment ce qu’il appelle notre “monkey mind” fonctionne. De comment nos pensées intérieures évoluent, pouvant passer de ce qu’on est en train de manger, à la couleur du pantalon que l’on a porté hier, puis à la réservation de notre train de demain jusqu’au chat du voisin. Notre mental est une toupie infernale qui nous épuise.
Phra KK nous enseigne ensuite la méditation par la respiration. Assis, il nous explique que chaque pensée qui s’introduit dans notre esprit doit être acceptée avec détachement pour pouvoir s’en aller. Pour nous aider, nous pouvons nous focaliser sur notre respiration et sur son effet sur notre corps, qui devient alors l’objet de nos pensées. La concentration est de mise et c’est un exercice mental difficile. On se rend vraiment compte à quel point on pense sans cesse, à quel point la machine ne s’arrête jamais. La méditation est clairement à l’esprit ce que le sport est au corps. C’est un moyen de se libérer de notre charge mentale et de s’apaiser. Nous arrivons à méditer ainsi pendant au moins 20 min. Nous nous surprenons nous-mêmes car le temps a défilé sans que l’on s’en aperçoive. A la fin, on se sent détachées, détendues et calmes. Cela fait un bien fou!
Nous enchaînons avec plusieurs exercices de coordination qui permettent également de diriger nos pensées vers un seul objet.
Nous terminons cette journée instructive et reposante par un souhait de Phra KK. Il nous demande de fermer nos yeux et de répéter après lui. Il nous explique ne pas prier mais diriger ses pensées bienveillantes envers ceux qui en ont besoin. Il envoie son amour à l’humanité, pour que la guerre, la violence, la haine et l'intolérance cessent et laissent place à la paix et l’harmonie. Il nous demande de penser à tous les humains dans le besoin et également à nos proches. Nous sommes envahies par l'émotion de ce message, comme les autres d’ailleurs. Nous nous connectons à notre âme et pensons de tout de notre cœur à nos familles et nos amis.
Nous participons également à un cours de cuisine d’une journée, au cours de laquelle nous préparons un repas gargantuesque. Nous commençons par une visite du marché local où notre chef nous présente les ingrédients incontournables de la cuisine thaï (chili paste, sucre, sauces de poisson, huître, tamarin, soja, champignons) et certains fruits et légumes qui nous sont inconnus.
Nous rejoignons ensuite notre école de cuisine et nous mettons au travail. Au programme, 7 préparations: la fameuse curry paste, une entrée, une soupe, un curry, un plat de nouilles, un plat frit et un dessert! Heureusement que l’on n'a pas petit-déjeuné le matin! Pour chaque catégorie, nous avons le choix entre 3 préparations différentes. Nous nous accordons donc pour ne pas choisir les mêmes afin d’en apprendre le plus possible.
Cette journée est un vrai régal, au sens propre comme au sens figuré!
PAPAYA SALAD | FRIED SPRING ROLLS | CHICKEN IN COCONUT SOUP |
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PAD THAI | FRIED THICK NOODLES WITH SOY SAUCE | PANANG CURRY |
FRIED CASHEW NUTS WITH CHICKEN | STIR FRIED PRAWNS IN TAMARIND SAUCE | FRIED BANANAS & MANGO STICKY RICE |
En Thaïlande comme dans de nombreux pays asiatiques, les marchés sont sacrés. Il y a les marchés quotidiens qui ouvrent dès l’aube pour la journée, et il y a les night markets en fin de semaine, plus imposants et diversifiés. Chiang Mai n’échappe pas à la règle, et les week-ends dès 17h, des centaines de stands envahissent une partie du centre-ville. C’est sans aucun doute le plus grand marché de nuit qu’il nous ait été donné de voir, et on comprend mieux les recommandations des locaux et des guides touristiques. On peut absolument tout y trouver: nourriture et boissons bien sûr, mais aussi vêtements, produits de beauté, luminaires, peintures, jeux, etc., sans compter les nombreux artistes qui s’exercent en pleine rue: musiciens, dessinateurs, couturiers, artisans travaillant le bois ou le métal. Même les masseurs (de pieds) sont de sortie!
Comme introduit plus tôt, nous visitons la Thaïlande en période festive, puisque deux festivals très importants pour la culture bouddhiste ont lieu mi-novembre: Loy Krathong et Yee Peng, tous deux célébrés dans l’esprit d’un nouveau départ lavé de toutes nos pensées négatives accumulées au cours de l’année. Chiang Mai en particulier attache une attention spéciale à ces deux festivals et ne lésine pas sur les moyens pour les mettre à l’honneur. A cette occasion et pendant plus d’une semaine, la ville tout entière se pare de lanternes de couleurs et de lumières (rues, ponts, temples, maisons, magasins, arbres, etc.). Un véritable carnaval de décorations!
A la pleine lune (du 11 au 13 novembre cette année), la ville redouble d’animations: défilés et parades, ateliers de fabrication de lanternes et de paniers, disposition de bougies à la tombée de la nuit…
Enfin, le moment tant attendu arrive: le lancer de lanternes dans le ciel et celui des paniers dans l’eau, chaque action ayant sa propre signification. Les lanternes, confectionnées en papier de riz, abritent en leur centre une bougie ou un disque inflammable. Lors de leur mise à feu, il est coutume de faire un vœu. La lanterne s’élève alors dans le ciel, et l’on dit que plus elle s’élève haut et longtemps, plus le vœu a de chance de se réaliser. L’acte de lancer la lanterne symbolise également l’envol de notre malchance et de nos émotions difficiles.
Les paniers (krathongs) sont quant à eux constitués de feuilles de bananiers en forme de lotus, et ornés de fleurs, de bâtons d’encens et d’une bougie. Une fois allumés, leur mise à l’eau signifie notre volonté de laisser derrière nous tout sentiment de colère et de haine, mais aussi nos erreurs du passé. C’est une manière de demander pardon et de se concentrer sur le présent.
Nous aussi voulons participer à ces événements empreints de signification. Malheureusement, avec les dérives des années précédentes (incendies, vols retardés voire annulés), les lancers sont désormais rigoureusement encadrés en dehors de la ville, et sont même devenus payants (jusqu'à 100$). Nous voilà donc armées de deux énormes lanternes en papier dans les rues de Chiang Mai, à la recherche d’un endroit sûr pour lâcher nos lanternes et éviter de mettre le feu à la ville. Nous choisissons un lieu dégagé au bord d’une rivière pour nous rassurer, et célébrons notre propre festival en toute intimité.
Nous achevons notre semaine à Chiang Mai par un traditionnel massage Thaï dont nous avons entendu tous les bienfaits. Nous restons un moment perplexes devant la liste des contre-indications, mais ne tardons pas à comprendre leur importance. Pendant plus d’une heure, notre corps est étiré et contorsionné (malmené?) par des mouvements surprenants, les praticiens utilisant leur propre corps (mains, coudes, jambes, pieds) pour nous masser (fou rire garanti lorsque qu'ils se mettent à nous marcher dessus!). De quoi nous stimuler de la tête aux pieds avant de prendre la route pour Sukhothai à quatre heures de bus.
Sukhothai (14/11 - 17/11)
Située entre Bangkok et Chiang Mai à l’ouest de la Thaïlande, la ville de Sukhothaï, signifiant littéralement “L’aube du bonheur”, est considérée comme la première capitale du royaume de Siam. Inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, elle représente aujourd’hui l’un des plus beaux sites archéologiques du pays. Afin de simplifier sa visite, le Parc historique de Sukhothai (vieille ville) est aujourd’hui divisé en cinq zones, chacune abritant des vestiges de son illustre passé. Entre ruines de temples, prangs, stupas et statues de Bouddha, l’architecture de Sukhothaï ne laisse pas indifférent.
Nous décidons de nous concentrer sur deux emplacements plutôt que de tout visiter à vitesse grand V. Nous retenons ainsi le secteur nord, son imposant Bouddha assis en tailleur de plus de 15m de haut (le plus grand du pays dit-on) et sa tour penchée construite sous l’influence Khmer.
Nous privilégions également la zone centrale fortifiée qui regroupe le plus grand nombre d’édifices mais également les mieux préservés. Nous y apercevons entre autres le temple royal cerné de plusieurs piliers et Bouddhas, puis un temple d’origine hindou considéré comme le plus ancien du site, ainsi que divers vestiges en forme de stupa. L’atmosphère est très agréable du fait d’une végétation omniprésente et des nombreux plans d’eau qui séparent naturellement les sites les uns des autres.
Nous terminons notre journée par un coucher de soleil au sein même du parc, lequel est désormais illuminé afin de pouvoir admirer les temples même la nuit. Un petit marché local s’est improvisé au bord de l’eau et nous en profitons pour nous restaurer et apprécier une dernière fois la tranquillité de cet endroit.
Mae Sot (17/11 - 20/11)
Nous quittons Sukhothaï pour la ville frontalière de Mae Sot à 3h de là et d’où nous rejoindrons la Birmanie quelques jours plus tard. Outre son poste-frontière, Mae Sot est aussi connue pour sa communauté importante de réfugiés birmans. De quoi avoir un avant-goût de notre prochaine destination. Nous avons d’ailleurs la chance de pouvoir apercevoir le camp de Mae La, considéré comme le plus grand camp de réfugiés birmans en Thaïlande. On y dénombre plus de 50000 réfugiés, dont la majorité a fui les conflits ethniques de leur pays (article sur la Birmanie en Décembre). La plupart y passent plusieurs années, certains toute leur vie...
Mae Sot est également le siège de nombreuses organisations humanitaires birmanes. C’est le cas d’AAPP (Assistance Association for Political Prisoners) dont le but principal est de plaider pour la libération des prisonniers politiques birmans et l’amélioration de leurs conditions de vie en prison. Fondée en 2000 par d’anciens prisonniers politiques en exil, AAPP s’installe à Mae Sot avant de pouvoir ouvrir un bureau à Rangoon en 2012. Nous visiterons ce dernier à notre arrivée en Birmanie et en profiterons pour expliquer davantage la situation politique du pays (article en Décembre).
La mention de cette organisation n’est pas anodine, puisque Marie y a travaillé en 2017. Notre passage à Mae Sot est donc l’occasion de retrouver ses collègues et son lieu de travail, et de faire découvrir à Anouck ce qui a été un petit coin de paradis pendant plusieurs mois. Nous remercions en particulier Moe Pang et sa famille qui nous ont accueillies les bras grands ouverts et nous ont traitées comme des reines.
Après 3 jours de retrouvailles, il est temps d’achever notre premier séjour en Thaïlande pour la Birmanie. Pour cela, rien de plus simple: il suffit de traverser un pont qui sépare les deux pays. Nous commençons par passer l’immigration Thaï qui nous tamponne le passeport au début du pont, traversons ce dernier à pieds, puis passons l’immigration birmane avec un nouveau tampon au bout du pont. Et nous voilà en Birmanie.
Bangkok (08/01 - 12/01)
De retour du Sri Lanka, nous décidons de passer quelques jours à Bangkok avant notre départ pour les Philippines. Si nous avons l’habitude d’éviter les capitales asiatiques, souvent trop encombrées et polluées, nous faisons une petite exception pour la Thaïlande.
Motivation principale? La cuisine (ne faites pas l’étonné(e))! Clairement lassées du rice & curry et du riz frit, nous avons hâte de savourer les mets thaïs tant variés et les jus frais.
Evidemment, nous profitons également de l’occasion pour visiter cette mégalopole très riche culturellement. Outre sa renommée gastronomique, Bangkok est aussi réputée pour les nombreux sites historiques et temples qu’elle abrite. Nous optons pour le Wat Pho, moins touristique que le grand palace et plus agréable à explorer. Il s’agit de l’un des plus anciens temples bouddhistes de la capitale. On peut y admirer le plus grand bouddha couché du pays: 45m de long pour 15m de haut, recouvert de feuilles d’or et représentant Bouddha sur son lit de mort. Une véritable œuvre d’art!
L’enceinte du temple permet également de contempler de nombreux chedis recouverts de céramique aux côtés de statues imposantes et de près de 400 représentations de Bouddha alignées dans la cour intérieure.
Nous enchaînons notre découverte de Bangkok, surnommée la “Venise de l’Est”, par une petite traversé en bateau afin d’admirer le Wat Arun sur l’autre rive du fleuve Chao Phraya. Longtemps en rénovation (près de 3 ans), ce temple vieux de 300 ans fait désormais office d’un des plus beaux édifices de la ville, de jour comme de nuit.
S’il vous prend l’envie d’aller faire les boutiques, sachez que Bangkok est la capitale incontestée du shopping en Asie. Entre marchés locaux et centres commerciaux, les possibilités de magasiner sont innombrables. Nous faisons ainsi un petit détour par le célèbre MBK center et ses 8 étages pour faire quelques affaires parmi les 2500 stands qui s’offrent à nous. Tout est négociable malgré les prix indiqués! Pour le plaisir des yeux uniquement, nous nous aventurons également vers l’immense centre commercial ICONSIAM accessible par navette fluviale.
Nous nous sentons un peu perdues au milieu de toutes ces boutiques de luxe et marques haut de gamme, mais nous sommes clairement impressionnées face à la mise en scène extravagante du dernier étage.
A la nuit tombée, le complexe donne un impressionnant spectacle de sons et lumières autour de sa grande fontaine extérieure. Un show à l’image de la grandeur et de l’effervescence de la capitale.
Bangkok (10/02- 13/02)
De retour en Thaïlande après notre périple philippin, nous décidons cette fois de consacrer les semaines à venir à la découverte de la partie sud du pays. Mais d’abord, place au bel hôtel réservé à l’occasion de l’anniversaire de Mlle Anouck. 25 ans, ça se fête! Et quoi de mieux qu’un bon lit, de l’eau chaude et une magnifique piscine surplombant la capitale pour célébrer ce quart de siècle?
Bien sûr, obligation d’inclure une dimension gastronomique à l’évènement! (Connaissant Anouck, vous imaginez bien le fiasco sans nourriture...). Surprise, nous dînons à bord d’une ancienne barge à riz sur le fleuve Chao Paya et dégustons un repas traditionnel juste exceptionnel!
Bon, c’est bien beau la vie de château, mais il va falloir penser à se remettre en route! Direction le Golfe de Thaïlande et ses trois principales îles: Koh Tao, Koh Phangan et Koh Samui. Et comme d’habitude, tout se fait dans la désorganisation (et sous pression), puisqu’avec le trafic, nous arrivons avec à peine 5 minutes d’avance à notre prochain moyen de locomotion. Le bus de nuit, le retour! Sept heures de tentatives échouées de s’endormir, et l’on nous dépose à l’embarcadère du ferry. C’est bête, il est 2h du matin, et le départ n’est prévu que 4 heures plus tard…. Dur retour à la réalité!
Heureusement, le lever de soleil sur les bateaux de pêche nous fait vite oublier cette nuit catastrophique, et c’est vers 10 heures que nous parvenons enfin à destination.
Koh Tao (14/02- 17/02)
Premier arrêt à Koh Tao, petite île tropicale mondialement reconnue pour la diversité de ses fonds marins et récifs coralliens. Qui dit petit (20km² à peine) dit forcément plus densément fréquenté, mais nous réussissons quand même à nous dégoter une petite plage peu visitée.
Il est l’heure de tester nos masques et tubas fraîchement acquis et de vérifier par nous-mêmes la beauté de cette vie aquatique. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que nous sommes surprises par la multitude de poissons différents dans l’eau, entre les rochers et sur les coraux. Qui aurait pu imaginer un si beau tableau si près du rivage?
Nous enchaînons avec la célèbre Freedom Beach entourée des gros rochers caractéristiques de Koh Tao.
La tête sous l’eau, nous sommes une nouvelle fois étonnées: des poissons, encore des poissons, et de toutes les tailles, formes et couleurs. Il y a des petits, des grands, des solitaires, des plus sociables, des colorés, des rayés, des camouflés, bref, encore un bel aquarium géant.
Au terme d’une courte mais pas des moins fatigantes marches, nous atteignons le John-Suwan Viewpoint, le point de vue environnant d’où nous pouvons admirer simultanément les deux côtés de l’île. Un splendide spectacle en cette fin de journée.
Sur le chemin du retour, nous souhaitons dîner comme les locaux et nous arrêtons à un stand au bord de la route. Devant nous, cinq préparations dans cinq marmites différentes: à nous de faire notre choix. Nous optons pour un curry jaune, et aux regards et commentaires des clients (“oooooh, spicy!”), nous comprenons que notre palais va en prendre un coup. Un bien bel euphémisme, puisque la gérante ira jusqu’à nous offrir des soupes et nous rajouter du riz blanc pour calmer nos bouches en feu et sécher nos larmes qui coulent! Qu’importe, nous chérissons ces échanges avec la population.
Le lendemain, nous partons en excursion pour Koh Nang Yuan, un incontournable de la région. Accessible en une quinzaine de minutes par long-tail boat (embarcation traditionnelle thaïlandaise), il s’agit de trois îles reliées par un banc de sable. En crapahutant un peu, il est justement possible d’atteindre un belvédère qui domine le site et offre un panorama d’exception. Cette vue est d’ailleurs immortalisée sur de nombreuses cartes postales.
De plus en plus populaire (et on comprend pourquoi), Koh Nang Yuan dispose désormais d’une réglementation particulière à respecter afin de protéger l’endroit: si le snorkeling est autorisé, voire même recommandé, les palmes sont interdites pour préserver le corail, tout comme les bouteilles en plastique sur l’ensemble de l’île. Un peu de tourisme responsable, cela ne fait pas de mal!
Nous terminons notre séjour à Koh Tao par une expérience des plus marquantes: Shark Bay! Et oui, comme son nom l’indique, il est bien question de REQUINS. C’est un peu stressées mais vraiment excitées que nous nous jetons à l’eau. Et après quelques minutes de nage à 250m du rivage, BINGO! Une dizaine de requins à pointe noire sont sous nos pieds à environ trois mètres de profondeur. Difficile de les suivre tellement ils vont vite, mais nous réussissons tout de même à capturer ces mammifères impressionnants.
Pas de panique, ils sont totalement inoffensifs, bien que beaucoup plus imposants que ce à quoi nous nous attendions. C’est plutôt eux qui ont l’air d’avoir peur de nous. Pas surprenant, lorsque l’on sait que l’homme tue plusieurs milliers de requins par heure alors qu’il y a seulement une douzaine d’attaques par an...
Koh Pha Ngan (17/02 > 20/02)
Le temps se couvre et c’est sous les nuages que nous atteignons notre prochaine destination: l’île de Koh Phangan. Très prisée des backpackers, Koh Phangan est surtout connue pour sa légendaire Full Moon Party, une soirée démesurée aux allures de festival attirant des milliers de personnes chaque soir de pleine lune. Mais outre son côté festif, l’île peut réserver de nombreuses surprises...
Nous en faisons tout d’abord l’expérience avec son marché qui deviendra notre QG. C’est simple, nous profitons de chaque sortie en deux-roues pour y faire un (dé)tour. Déjeuner, goûter, dîner, toute occasion est bonne à prendre, et c’est ainsi que nous nous sommes fixées une nouvelle mission: tester le maximum de stands (vous imaginez de qui vient l’idée…). Shakes, brochettes, sushis, kebabs, samosas, ribs, pad thaï, soupes, salades, nous relevons le défi avec grand plaisir!
Belle découverte également avec le parc national de Thansadej. Si la saison sèche ne permet pas vraiment d’apprécier la célèbre cascade Phaeng, le Dom Sila Viewpoint offre une vue panoramique sur une bonne partie de l’île. Entre escaliers, racines, rampes de corde et rochers, le sentier pour y accéder n’est pas de tout repos mais donne encore plus de charme à cette petite randonnée (et hop, encore une excuse pour le marché).
En scooter, il nous arrive parfois de nous perdre volontairement pour encore mieux explorer les environs, et c’est ainsi que nous parvenons accidentellement au Wat Phu Khao Noi, le plus ancien temple de l’île, nous faisant alors découvrir toute sa dimension spirituelle.
Et puis encore au hasard, nous tombons sur un cours de Muay Thaï en plein air. A noter qu’il s’agit du sport de combat le plus populaire en Thaïlande et que de nombreux adeptes du monde entier viennent s’y entraîner pour se perfectionner.
Dernière surprise avec la pluie qui s’invite… encore et toujours lorsque nous sommes au volant. C’est donc trempées que nous décidons de nous abriter… au marché! Espérons que le temps sera plus clément pour la suite du périple: Koh Samui!
Koh Samui (20/02 > 24/02)
Située à une petite heure en bateau de Koh Phangan, il s’agit de la deuxième plus grande île du pays. Cela tombe bien, car nous y rejoignons les cousins de Marie avec lesquels nous passerons quelques jours bien remplis. En effet, d’une superficie de 228km², Koh Samui offre une multitude de lieux d’intérêts et activités. Difficile donc de s’y ennuyer!
Nous consacrons notre première grande journée à un beau circuit à moto. Premier stop aux Grandfather and Grandmother Rocks, deux rochers façonnés il y a des millions d’années par le vent et l’eau pour finalement ressembler aux organes génitaux masculins et féminins… soit!
Nous ne nous y attardons pas et filons vers le célèbre Wat Ratchathammaram, également connu sous le nom (bien plus simple) de temple rouge. Et pour cause, cet édifice bouddhiste se distingue largement des autres par sa couleur monochrome terracotta, son architecture aux reliefs travaillés et ses sculptures finement ciselées.
Changement de décor pour notre prochain arrêt: Na Muang Waterfalls, un site abritant les deux cascades les plus impressionnantes de l’île. Nous accédons facilement à la première d’entre elles haute d’une vingtaine de mètres. Si nous sommes en période sèche, la pluie des derniers jours nous permet quand même d’apprécier toute sa splendeur. Quinze minutes de marche plus tard et nous débouchons sur la seconde cascade: 80 mètres de chute d’eau au beau milieu d’une végétation luxuriante.
Dans l’après-midi, nous jetons notre dévolu sur l’une des nombreuses plages de Koh Samui, à savoir Coral Cove Beach. Si l’on a déjà vu plus paradisiaque, les vagues elles ont de quoi nous épater: elles sont énormes! Ni une ni deux, nous nous mettons à l’eau afin de nous mesurer aux rouleaux qui s’enchaînent. Le résultat est sans appel, la nature l’emporte haut la main et nous avale tout crus!
Nous ne nous arrêtons pas en si bon chemin et décidons une nouvelle fois d’aller à la rencontre de la culture bouddhiste, très présente sur l’île. Nous commençons par le monument le plus visité: Big Bouddha, une statue en or de 12 mètres visible à des kilomètres à la ronde. Le site est bien moins fréquenté en fin de journée, nous permettant ainsi d’apprécier la tranquillité qui va de pair avec ces lieux sacrés.
Nous longeons ensuite la côte au coucher du soleil avant d’atteindre un autre complexe bouddhiste alliant traditions chinoises et thaïlandaises. Niché au bord d’un lac, il accueille une représentation de Guanyin (déesse de la miséricorde) avec ses 18 bras, ainsi qu’un imposant Bouddha rieur.
Nous achevons ce roadtrip par un passage au traditionnel Fishermen Village de Bophut et son grand marché hebdomadaire qui s’étend sur près d’un kilomètre! Nous y passons quasi deux heures à arpenter la multitude de stands tenus par les locaux. Et il faut dire que nous avons l’embarras du choix! Entre étals de vêtements, produits artisanaux, musique traditionnelle mais surtout spécialités culinaires, nos sens sont en éveil…
C’est donc les estomacs bien remplis et disons-le les yeux plutôt fatigués que nous terminons cette journée… avant de remettre ça le lendemain! Cette fois, nous nous aventurons dans les terres de l’île. Nous empruntons une route pour le moins escarpée avant de parvenir au hasard au “Lamai Overlap Stone”, un énorme rocher lui-même situé à flanc de falaise. Il donnerait presque l’impression de tenir en équilibre, et on ose à peine s’y appuyer de peur de le faire basculer. Nous nous y attardons cependant une bonne heure car le panorama qui s’offre à nous est absolument spectaculaire.
Puis direction le Magic Buddha Garden et ses grandes statues en pierre. Nous apprécions particulièrement la route dans les hauteurs de l’île pour y accéder. Mention spéciale pour la rupture des freins sur le chemin du retour. Une galère de plus me direz-vous, sauf que dans une descente à pic, on rigole tout de suite beaucoup moins. Heureusement, un local nous vient en aide et refroidit le moteur, ce qui semble fonctionner. A noter pour la prochaine fois (étant donné que la règle du “jamais 2 sans 3” s’est bizarrement transformée en “jamais 1 sans 5” avec nous)!
Nous savourons notre dernier repas au Lamai Walking Street, le marché nocturne du quartier. C’est à notre sens le meilleur endroit pour nous restaurer car au-delà des prix raisonnables, il permet de nous essayer à plusieurs mets typiques du pays, et qui dit petites quantités dit multitude de plats à déguster!
Koh Samui, c’est fini! Il est maintenant l’heure de quitter le golf thaïlandais et ses eaux bleutées. Cap sur la mer d’Andaman et toutes ses îles réputées.
Koh Lanta (25/02 > 28/02)
Mais d’abord, petit stop à l’aéroport de Krabi pour réceptionner un important colis! Deux spécimens nous viennent tout droit de Belgique et nous les attendons de pied ferme. Inutile de décrire l’état d’agitation d’Anouck, elle est tout simplement intenable!
Les nouveaux aventuriers récupérés, nous embarquons de suite à bord d’un minivan de l’angoisse, direction Koh Lanta. Outre notre appréciation pour l’émission du même nom, nous choisissons cette île pour son côté familial et local. En effet, malgré sa popularité, Koh Lanta a gardé de son authenticité avec de nombreux villages de pêcheurs et maisons traditionnelles, tout en s’adaptant au flux de touristes grandissant. Une destination idéale donc pour commencer l’immersion de nos invités en douceur.
Sur place, personne n’échappe au scooter national! Les nouveaux arrivants s’y font rapidement, et nous partons pour notre première journée exploration. Sans but précis, nous errons dans le nord de l’île et nous arrêtons à notre guise. Comme sur cette plage bordée d’une magnifique palmeraie. Nous nous y attardons une petite heure, le temps de profiter de notre première baignade à quatre.
Non loin de là, une autre plage nous appelle. Cette dernière, plus petite mais aussi bien plus fréquentée, nous permet d’observer plusieurs locaux en train de pêcher juste à côté des touristes grillés (dont on vous épargne les clichés).
Petit stop ravitaillement pour les Parisse (on a dit acclimatation en douceur, pas question de supprimer les snacks comme ça!).
Repus, nous nous dégotons une plage déserte pour digérer. L’endroit est idyllique, et nous y passons quasi toute l’après-midi. Les palmiers sont ici remplacés par des sapins, et ce nouveau décor donne l’impression d’avoir changé de pays. Ce sont la marée basse et ses centaines de crabes qui se dégourdissent les pattes qui nous poussent hors de l’eau.
Nous terminons notre journée par le nord-est de l’île et ses mangroves dépaysantes. Le chemin surélevé offre une petite balade agréable et ombragée au cœur de cet écosystème intrigant. Heureusement, car ce labyrinthe de végétation nous perdrait bien facilement!
Le lendemain, nous réitérons l’expérience de découverte à l’aveuglette. Il est vrai que Koh Lanta dégage une atmosphère assez rassurante et recèle de petits coins perdus plus ou moins visités. Nous commençons ainsi par Kantiang Bay et récompensons nos apprentis aventuriers par un beau totem d’immunité.
Puis nous filons nous rafraîchir (encore) à la Khlong Chak Waterfall. Pour y accéder, 30 minutes de randonnée sont nécessaires au milieu d’une jungle luxuriante et très vivante. En effet, c’est une famille de singes qui lance le départ de cette expédition. Puis nous longeons un étang aux allures de miroir, avant de déboucher sur un sentier en forêt. Manon et moi empruntons ce dernier, tandis qu’Alain et Anouck préfèrent remonter la rivière à pieds. Des deux côtés, l’environnement nous plonge dans une autre dimension bien différente des plages omniprésentes.
Bon, il est vrai qu’en saison sèche, la cascade du site n’est pas des plus impressionnantes, mais elle a l’avantage d’être fraîche, et sous 30°C, on ne dit pas non!
Au retour, nous ne manquons pas d’immortaliser le long serpent qui vient à notre rencontre. Venimeux ou pas, nous préférons rebrousser chemin et emprunter un autre sentier. C’est qu’on est gâtés avec cette forêt tropicale et tous ses petits habitants!
En parlant d’animaux, voilà que Manon murmure à l’oreille de trois petites chèvres. Clairement dans son élément, on ne compte pas le nombre de chiens et chats qu’elle câlinera (et tant pis pour les puces, la gale, la rage et les mains sales en période de coronavirus).
Nous repartons vers la côte et ses grandes étendues de sable fin. Dans un virage, un restaurant surplombant la pointe sud de l’île nous fait de l’œil, et nous nous y arrêtons pour déjeuner avant de vérifier de plus près cette longue plage plutôt sauvage.
Il s’agit de Bamboo Beach, et excepté l’unique hôtel en bord de mer, l’endroit est encore intact malgré sa superficie. Une belle surprise dont nous profitons un bon moment. Comme quoi, il est encore possible de dénicher de belles plages sur une île touristique sans non plus vivre ses excès.
Et notre prochain arrêt n’ira pas à l’encontre de ce constat. Encore au hasard, nous nous garons sur le bas-côté et décidons de suivre une petite pancarte en bois indiquant Nui Bay. Quelques marches en bambou plus tard, et nous atteignons un bar en contrebas donnant sur une petite plage cachée. Impossible de la distinguer depuis la route principale, et c’est probablement ce qui lui donne autant de charme.
Pas de doute, l’heure de l’apéro a sonné et c’est autour d’un verre que nous apprécions ce nouvel oasis de tranquillité.
Nous achevons cette journée par un magnifique coucher de soleil en scooter, une bien belle manière de clôturer notre séjour à Koh Lanta. La sentence est irrévocable: nous recommandons l’île à l’unanimité pour sa diversité!
Koh Mook (28/02 > 01/03)
Direction les îles Trang à deux heures de bateau. Nous passons rapidement les réputées Koh Ngai et Koh Kradan avant d’atteindre notre destination finale: Koh Mook. Généralement, ces îles se visitent en excursion à la journée, mais nous choisissons d’y passer deux nuits dans un but bien particulier…
Dès notre arrivée, nous ressentons une atmosphère encore plus chaleureuse qu’à Koh Lanta. Forcément, Koh Mook est plus petite, mais pas seulement. Il y a ici une vraie âme de village: on y croise beaucoup d’enfants, chèvres et coqs, ainsi que les pêcheurs partis travailler. L’unique route traverse les habitations traditionnelles et dessert trois petites épiceries à tout casser, un seul ATM (pas toujours fonctionnel) et peu d’hôtels. Les restaurants sont simples et accessibles tant par les vacanciers que les locaux. Bref, un dépaysement garanti loin des clichés touristiques.
Avec tous nos bagages, le tuk-tuk peine un peu à nous amener à l’hôtel, mais à 15km/h, nous y parvenons difficilement mais sûrement.
Nous nous reposons ensuite sur la petite Charlie Beach d’où nous contemplons un splendide coucher de soleil (comme tous les couchers de soleil en Thaïlande en fait).
Le reste de la soirée est consacré à la préparation de notre prochaine matinée, la raison même de notre visite ici… Et c’est ainsi que nous nous levons à 6h le lendemain. Direction la plage adjacente, où nous attendent nos kayaks! Premier défi réussi: nous semblons être les seuls courageux à vouloir pagayer à cette heure.
Anouck et moi sommes les seules à connaître notre feuille de route, et nous avons hâte de partager cela en famille. En tout cas, le kayak en mer entourés de tous ces immenses rochers nous a déjà conquis. C’est si calme, et le soleil qui se lève donne au ciel ses couleurs pastel qui nous réveillent en douceur.
On y est! Après 20 minutes d’exercice, nous atteignons enfin l’attraction naturelle qui fait la renommée de l’île: la Emerald Cave (Tham Morakot). Longue de 80 mètres, cette grotte est uniquement accessible à marée basse en kayak ou à la nage. Surexcités, nous empruntons ainsi ce long couloir de plus en plus sombre (oups les lampes frontales oubliées à l’hôtel) jusqu’à déboucher sur une plage secrète à ciel ouvert bordée par de hautes falaises. Et grâce à notre départ matinal, nous sommes les PREMIERS sur les lieux, un véritable privilège! Trêve de bavardage, nous vous laissons apprécier ce site exceptionnel en images.
C’est totalement émerveillés que nous laissons la place aux nouveaux arrivants (ils y en aura des centaines au cours de la journée!). Quelques coups de pagaie supplémentaires après Emerald Cave, nous posons pied à terre sur une autre plage déserte: Sabai Beach.
Mais avant d’en profiter, nous préférons nous dépenser en randonnant jusqu’au point de vue “environnant”. Il nous faudra quand même une bonne trentaine de minutes de montée pour y accéder. En haut, la vue qui s’offre à nous est remarquable, si bien qu’un abri et des tentes ont été mis à disposition afin d’avoir la chance d’admirer ce spectacle plus longtemps.
Machette à la main, Alain nous ouvre même plusieurs cocos ramassés par nos soins. Teheiura n’a qu’à bien se tenir, il n’y a qu’un pas avant de nous voir débarquer sur vos petits écrans le vendredi soir!
Fiers de nous, nous redescendons vers la plage un peu moins déserte qu’avant. Tiens, il semble que des singes ont visité nos embarcations à la recherche de nourriture. On peut clairement distinguer les traces de leurs petites mains sur nos affaires. Anouck et Manon partent explorer les fonds marins tandis qu’Alain et moi guettons ces individus bien curieux!
Sur le trajet inverse, nous croisons les nombreux bateaux à l’entrée de la grotte et sommes ravis de nous être levés si tôt. Plus sereins sur l’eau, nous nous la jouons désormais Indiana Jones en circulant dans d’étroits passages à travers la roche.
De retour à l’hôtel, nous revenons sur notre matinée qui a totalement dépassé nos attentes. Et quoi de mieux qu’un traditionnel massage thaï pour nous remettre de nos émotions. Attention, corps non flexibles s’abstenir!
A l’image de Koh Lanta, le bilan de Koh Mook est sans appel: malgré notre court séjour sur l’île, son authenticité combinée à ses trésors naturels en font un véritable coup de cœur pour nous!
Koh Phi Phi (01/03 > 04/03)
Malgré sa réputation sulfureuse, nous optons également pour une visite de Koh Phi Phi, que nous rejoignons en trois heures de speedboat.
Certes bien moins calme et familiale que ses prédécesseurs, Koh Phi Phi fait la part belle aux soirées arrosées. On ne compte d’ailleurs pas les nombreux stands de boisson alcoolisée du centre-ville. Heureusement, la vie nocturne trépidante de l’île est balancée par l’interdiction totale de véhicules motorisés, permettant ainsi d’atténuer l’impression de chaos généralement ressentie en soirée. On peut également y voir des avantages, à l’image de ce bar qui propose des combats quotidiens de muay thaï.
A noter que Koh Phi Phi est un archipel constitué de 6 îles, les deux principales étant Koh Phi Phi Don (la seule habitée et celle où nous résidons) et Koh Phi Phi Leh (très prisée pour les excursions en bateau). Nous consacrons ainsi une journée à l’exploration terrestre de la première. Pour cela, rien de mieux que les viewpoints en hauteur afin d’avoir une belle vue d’ensemble de la région.
Puis nous empruntons le sentier qui longe la mer et de nombreuses plages dont semble-t-il la plus belle de l’île: Long Beach. Bon, c’est sûr qu’après les Philippines, nos attentes à ce sujet sont quelque peu biaisées, mais on profite quand même de ce moment en famille à la tombée de la nuit.
Le lendemain, c’est la journée sortie en mer à la recherche des plus beaux spots de Koh Phi Phi. En tout début d’après-midi, nous embarquons ainsi à bord de notre long-tail boat privé bien négocié. Car oui, en Asie, il est coutume de tout discuter: le prix évidemment (avec ou sans frais d’entrée), mais aussi l’heure de départ, l’itinéraire, le nombre d’arrêts et de passagers, l’équipement à bord (masques et tubas), les repas et l’eau potable. Nous prenons donc le large, direction Koh Phi Phi Leh.
Premier stop à Maya Bay, la célèbre plage ayant servi de décor au film “The Beach” en 1999. Habituellement très fréquentée, nous avons convenu avec notre chauffeur de ne pas la visiter… mais à notre grande surprise, nous découvrons le site quasi désert et décidons finalement de nous y arrêter. La plage en elle-même est fermée depuis juin 2018 afin de permettre aux coraux de se régénérer. Il faut dire qu’avec plus de 5000 visiteurs par jour, l’endroit était gravement endommagé. Deux ans après, les autorités du parc national ont confirmé le rétablissement progressif de l'écosystème, et nous sommes en effet surpris par la richesse de la vie aquatique. Il faudra cependant encore des années pour que les fonds marins récupèrent totalement puis de sérieuses mesures encadrant l'affluence touristique pour les préserver.
Située de l’autre côté de Maya Bay, nous nous dirigeons ensuite vers Loh Samah Bay, une petite baie aux couleurs éclatantes, tant en surface qu’en profondeur. Ses eaux vertes translucides sont incroyables et nous permettent d’observer les fameux requins à pointe noire. Une première pour nos invités qui se découvrent une nouvelle passion pour la plongée.
Puis c’est au tour du Pileh Lagoon, un lagon peu profond qui explique son eau si cristalline. On ne se lasse pas de ces paysages paradisiaques qui nous rappellent tant les Philippines. Pourtant très populaire, le site est également peu visité, et nous comprenons vite que ces conditions idéales d’excursion pour une région si renommée sont en fait dues à l’absence totale de touristes chinois… Nous nous rafraîchissons donc presque seuls dans cette eau claire au milieu des grands rochers calcaires.
Nous passons ensuite rapidement devant la Viking Cave, une grotte imposante mais inaccessible, avant d’explorer sur les conseils de notre chauffeur les fonds marins environnants. Pari gagnant, puisque nous plongeons aussi sec dans un aquarium géant! Récifs coralliens, poissons divers, oursins et une dizaine de requins sont au rendez-vous pendant cette session d’une trentaine de minutes sous l’eau.
Puis nous remontons vers Koh Phi Phi Don et la fabuleuse Wang Long Bay, un petit havre de paix dont nous sommes les seuls à profiter. L’entrée se fait entre deux immenses rochers puis donne sur une petite baie naturellement protégée. Manon se jette une dernière fois à l’eau et tombe nez-à-nez avec des MILLIERS de poissons!
Vient ensuite notre passage à Monkey Beach abritant une colonie de macaques que nous espérons pouvoir observer. Au final, grosse déception pour cette plage belle de loin mais loin d’être belle… Excepté le sable fin sous nos pieds, le lieu n’a aucun intérêt. On y croise des dizaines de touristes essayant d’approcher les quatre singes présents habitués aux vacanciers. Pourtant interdit, les touristes appâtent les animaux pour obtenir leur précieux selfie… Pour être honnête, on espère juste que l’un d’entre eux se prenne un bon coup de crocs!
On poursuit avec Loh Lana Bay. La plage est immense, mais nous préférons nous aventurer un peu dans les terres pour nous ravitailler. Cette partie de l’île est plus authentique, et nous apercevons ainsi de nombreuses habitations typiques entre mangroves et palmiers.
Il est déjà temps de rentrer, et nous terminons cette excursion en beauté avec Nui Bay. Inutile de poser le pied à terre, nous contemplons le coucher de soleil qui se profile à l’horizon à bord de notre embarcation. Un cadre des plus reposants avant de retrouver l’effervescence du centre-ville de Koh Phi Phi Don.
Rentrés au port, Anouck, qui se sentait mal depuis un moment, nous la joue tsunami digestif et remplit tout un sachet de son déjeuner… qu’elle promènera ensuite le long du rivage avant de se décider à le jeter. MIAM!
Koh Phi Phi, c’est fini, et malgré sa notoriété, nous ne regrettons absolument pas d’y avoir séjourné. Direction Phang-Nga, notre dernier gros arrêt thaïlandais.
Phang Nga (04/03 - 07/03)
Toujours située dans la mer d’Andaman, la baie de Phang-Nga est un incontournable du pays. En effet, d’une superficie de 400km², elle est souvent comparée à la baie d’Halong au Vietnam, en moins touristique.
D’ailleurs, nous ressentons cette atmosphère plus apaisante dès notre arrivée dans notre nouveau logement. Nous demeurons en effet dans une auberge tenue par un local et sa maman en pleine végétation.
Un peu isolés, nous sommes quand même à distance de marche du centre-ville et surtout de son marché nocturne quotidien. Changement d’ambiance total par rapport à notre destination précédente, puisque nous sommes les seuls touristes à arpenter ce marché au milieu des habitants venus s’y restaurer. Nous affectionnons particulièrement l’expérience et la renouvelons les deux soirs suivants.
Niveau découverte, nous sillonnons d’abord la région en deux-roues afin d’admirer la baie de Phang-Nga d’une autre façon. Direction le Samet Nangshe Viewpoint à une heure de route et qui offre une vue imprenable sur cette merveille de la nature. Le panorama nous met clairement l’eau à la bouche pour le lendemain!
Sur la route du retour, nous faisons plusieurs arrêts “culturels”, entre temples religieux et imposantes statues de Bouddha. D’ailleurs, vous ne trouvez pas que celui-ci ressemble un peu à Gandhi? Obligée de vous relater le dialogue qui s’ensuivit:
Manon: “C’est qui Gandhi?”
Anouck: “Mais si, c’est celui qui a construit la Sagrada Família à Barcelone!”
Un bon fou rire avant d’atteindre le parc de Sa Nang Manora, où nous optons pour une petite balade sur le sentier balisé. Bizarrement, ce dernier disparaît progressivement à mesure que nous nous enfonçons dans la forêt. A tel point que nous devons rebrousser chemin, si nous ne voulons pas passer la nuit dehors. Nous apprécions tout de même cette promenade et nous être dégourdi les jambes après plus d’une demi-journée à moto. D’ailleurs, nous profitons de nos derniers moments en scooter comme il se doit…
Pour notre dernière journée aventure, nous ne pouvions manquer d’explorer la baie de Phang-Nga de plus près. Nous partons donc aux aurores (6h30 du matin) vers le port et embarquons à bord du traditionnel long-tail boat.
L’excursion débute par la traversée de la mangrove (l’une des plus grandes du pays) pendant près d’une heure. Le soleil est encore faible, et nous sommes bluffés par le reflet de la végétation sur le canal. On pourrait s’y perdre tellement la symétrie est parfaite.
L’effet miroir est encore plus captivant aux abords de la Guidos Cave, une grotte traversant la roche accessible en bateau.
Nous parvenons ensuite au fameux parc d’îlots rocheux qui font tant la renommée de la baie, et même si nous n’en sommes pas à notre coup d’essai en terme de grands rochers, ce paysage continue de nous impressionner et nous rappelle à chaque fois à quel point la nature peut nous dépasser.
En parlant de piton rocheux, nous voilà devant Koh Pingan, également connue sous le nom de James Bond Island. En effet, l’un des opus de la saga (“L’homme au pistolet d’or, 1974) a été tourné ici, ce qui en fait l’attraction de la région. Bon, si vous voulez notre avis, la réputation du site est totalement surfaite. On s’attendait à un énorme bloc de roche, et on a failli passer à côté sans même le remarquer!
Heureusement, la Diamond Cave est un peu plus spectaculaire entre sa hauteur, ses stalactites et stalagmites, et sa plage privée.
Puis nous faisons un court arrêt sur la petite île de Koh Hong, le temps de retomber en enfance quelques instants.
Vient ensuite l’un des stops les plus attendus de la journée: Koh Panyi. Ce village de pêcheurs musulmans est entièrement construit sur pilotis et abrite de nombreuses habitations, plusieurs commerces et restaurants, une école et une mosquée.
C’est pourtant un terrain de football flottant qui a rendu l’île populaire il y a plus de 30 ans. Pour la petite histoire, en 1986, les enfants du village, inspirés par la coupe du monde de football qu’ils suivent avec grande attention à la télévision, décident de construire leur propre terrain avec les matériaux dont ils disposent. Afin d’évaluer leur niveau, ils participent quelques mois plus tard à un grand championnat dont ils finissent troisièmes! Naît alors le Panyi Football Club, dont la création fit l’objet d’une célèbre publicité thaï disponible ici.
Après 5h d’excursion, nous regagnons le port, non sans apprécier une dernière fois ce spectacle incroyable datant de plusieurs millions d’années.
Krabi (07/03 - 08/03)
Nous regagnons Krabi le jour suivant afin d’y passer notre dernière soirée ensemble. Et quoi de mieux qu’un petit sticker permanent pour se rappeler de cette aventure? Après quelques moments d’hésitation, tout le monde est partant, et nous voilà tous avec un souvenir indélébile (plus ou moins douloureux) sur la peau. Une manière inoubliable (et un peu traditionnelle en Thaïlande) d’achever ces magnifiques vacances en famille.
Ressentis
NOS COUPS DE COEUR
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La culture Thai (accueillante et serviable).
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La nourriture Thai (variée et excellente).
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Un voyage diversifié (culturel, relaxant, aventureux et paradisiaque).
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Pas besoin de négocier, et ça on adore!
NOS DECEPTIONS
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Des endroits et périodes trop touristiques.
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Des sites et activités trop chères.
Budget
Ci-dessous le budget de nos 2 séjours en Thailande. Nous avons également traversé le pays 2 fois pour se rendre dans d'autres pays, ce qui ajoute 57,51€ + 146,1€ au total.