Guatemala
(25/03 - 09/04)
C’est le deuxième petit nouveau du voyage, et son ajout s’est décidé tout naturellement. De passage dans l’Etat du Chiapas au Mexique, nous avons en effet réalisé être à moins de deux heures du Guatemala. L’ouverture de sa frontière terrestre, l’absence de visa et la seule nécessité d’un test antigénique (très abordable) ont fini de nous convaincre. Bien moins touristique que son voisin mexicain, il faut dire que le Guatemala a également de quoi sacrément nous séduire. Berceau de la civilisation Maya, le pays abrite une multitude de trésors cachés malgré son petit territoire. Terre de volcans majestueux et de cités anciennes, mais également de villes colorées et autres richesses naturelles, nous pressentons une expérience des plus mémorables et authentiques. A juste titre...
Sommaire
Huehuetenango (25/03 - 26/03)
Suite à un passage d’immigration étonnamment (ouvert et) aisé, nous voilà à La Mesilla, ville frontalière du Guatemala.
Nous ne perdons pas de temps et nous nous dirigeons rapidement vers la principale station de bus. A peine sommes-nous aperçues que l’on nous saute dessus pour connaître notre destination. A propos de cette dernière, il va d’ailleurs falloir se décider! Avec l’incertitude des transports publics pour la frontière supposément fermée, c’est vrai que l’on a préféré attendre de voir la réalité avant de se projeter. On avance donc une ville au hasard, et on se dit qu’on pourra bien s’arrêter et changer d’avis en chemin. Ni une ni deux, on nous prend nos gros sacs à dos des mains pour les balancer sur le toit du bus. Et quel bus! Devant nous se dressent d’imposants cars scolaires repeints et parés de motifs bariolés. Ça annonce la couleur!
Les premières minutes nous suffisent à comprendre pourquoi ces véhicules sont surnommés “chicken bus” par les étrangers. A quatre sur une banquette de deux personnes, on est clairement serrées comme des poulets.
Après quasi 3H dans ces conditions, nous décidons de descendre à Huehuetenango (Huéhué pour les intimes) afin d’y passer la nuit. Nous trouvons facilement un hébergement avant de reprendre la route le lendemain.
Au programme, trois nouveaux chicken bus un peu moins bondés mais complètement enragés. Europa Park peut bien aller se rhabiller! On doit se cramponner de toutes nos forces pour ne pas glisser. Heureusement, les magnifiques paysages qui défilent sous nos yeux font passer le temps et nous permettent de prendre ce circuit de course avec amusement.
Antigua (26/03 - 02/04)
Cinq heures plus tard, et nous voilà à Antigua, considérée comme la plus belle ville du Guatemala. On comprend pourquoi dès nos premières minutes de promenade. Avec ses jolies rues pavées, ses demeures multicolores et ses façades fleuries, difficile de résister à son charme. Ici, seules 16 couleurs sont permises pour les habitations et les devantures commerciales doivent répondre à des règlements bien stricts. Le prix à payer pour conserver cette formidable authenticité.
Fondée au début du XVIème siècle par les Espagnols pour devenir la capitale du pays, elle perd son statut au profit de Guatemala City en raison des nombreux séismes dévastateurs auxquels elle est sujette. La ville a d’ailleurs été en grande partie détruite suite au tremblement de terre de 1773 et qui fut responsable de la mort de plus de 1000 habitants. Pour ne pas oublier l’histoire, de nombreux édifices en ruine ayant résisté à la catastrophe ont été laissés en l’état, à l’image de la cathédrale de Santiago et ses immenses arcades.
Classée au patrimoine de l’UNESCO, Antigua regorge ainsi de trésors historiques. La Casa Santo Domingo est à elle seule une merveille de curiosité. Cet ancien couvent rénové et reconverti en hôtel de luxe abrite plus de 130 chambres, un spa, plusieurs restaurants et jardins, une église avec sa crypte, divers ateliers et magasins, sans oublier ses musées, galeries d’art et vestiges archéologiques. A défaut d’y passer la nuit, on pourrait volontiers y passer toute la journée!
Un peu plus loin, le cœur urbain abrite le Parque Central et sa Fuente de las Sirenas, une fontaine érigée en 1737. Poumon de la ville, habitants et touristes aiment s’y prélasser au son des marchands de glace, chanteurs et musiciens qui animent la place. On peut également y observer plusieurs bâtiments tels que la belle Cathédrale San José ou encore le Palacio de los Capitanes Generales.
Nous nous délectons ensuite d’une petite pause chocolatée au Chocomuseo. Et si nous nous perdons un peu dans les explications du processus d’élaboration du chocolat, l’étape dégustation retient toute notre attention.
Pour digérer, nous nous lançons à la conquête des 320 marches du Cerro de la Cruz, une colline qui surplombe la ville et avec à la clef un beau panorama.
Vous l’aurez d’ailleurs peut-être déjà remarqué, mais Antigua est encerclée par trois géants: les volcans de Agua (3766m), Fuego (3763m) et Acatenango (3976m). Pour nous, impossible de les louper, ils nous dominent constamment et sont distinguables à chaque coin de rue.
Et ce n’est pas la Calle del Arco qui peut dire le contraire. On y retrouve l’arche Santa Catalina, véritable emblème de la ville et du pays. Célèbre pour sa couleur jaune ainsi que pour sa grande horloge, elle offre l’une des vues les plus photogéniques de l’ancienne capitale coloniale grâce au majestueux volcan Agua en toile de fond.
Nous terminons notre visite par l’église de la Merced et ses impressionnantes moulures blanches, qui font de ce monument l’une des œuvres architecturales les plus reconnues d’Antigua
A une trentaine de minutes d’Antigua, nous décidons de nous offrir une petite parenthèse hors du temps au sein d’un éco-village créé par la communauté locale. Connu sous le nom d’Hobbitenango, cet endroit est naturellement inspiré des sagas du Seigneur des Anneaux et du Hobbit, et nous sommes dès notre arrivée conquises par notre petite maison ronde digne de la Comté.
Si le site s’adresse principalement aux fans de Frodon et Bilbon Sacquet, il a de quoi séduire tout amateur de nature. Outre un cadre relaxant, Hobbitenango a uniquement été conçu avec des matériaux durables et fonctionne complètement aux énergies renouvelables. Inutile de mentionner les douze miradors offrant une vue imprenable sur la Vallée de Panchoy et les volcans environnants.
Et comme si ce n’était pas assez, activités de mini-golf, lancer de haches, tir à l'arc et balançoire sont organisées quotidiennement afin de divertir petits et grands (surtout grands).
Si le parc ferme ses portes à la nuit tombée, nous avons l’occasion, grâce à notre nuitée ici, de pouvoir profiter seules de ce lieu magique jusqu’à sa réouverture le lendemain matin. Un privilège de se réveiller et de petit-déjeuner face à ces colossales montagnes… fumantes???? On ne rêve donc pas, nous assistons en direct à l’une des fréquentes éruptions du Fuego! De très bon augure pour notre prochaine expérience…
Et quelle expérience! C’est ELLE qui nous a amenées à ajouter le Guatemala au voyage. Il s’agit ni plus ni moins de l’ascension d’un volcan. Rien que ça! Situé sur la ceinture de feu du Pacifique, le pays compte en effet la plus grande concentration de volcans d’Amérique centrale: 37 pour être exact, dont trois particulièrement actifs et entrant régulièrement en éruption. Depuis Antigua, il est possible d’entreprendre un trek de deux jours afin d’admirer de plus près ce phénomène naturel exceptionnel. Nous décidons de faire d’une pierre deux coups: l’ascension de l’Acatenango, volcan dormant culminant à 3976 mètres, tout en faisant face au Fuego, volcan actif à 3763 mètres d’altitude. Accompagnées de notre guide guatémaltèque Lionel et de deux touristes anglais, nous entamons notre randonnée vers 9h du matin. Au programme, quatre à six heures de montée (physique) entre chemin de terre et sentier en forêt, pour finir au-dessus des nuages.
Nous arrivons finalement au camp de base sur les coups de 13h30, et sommes accueillies par le majestueux Fuego qui se dresse devant nous. Nous contemplons avec enchantement cette force de la nature lorsque soudain, un immense coup de tonnerre retentit et nous fait sursauter. A moins de deux kilomètres de nous, le volcan gronde et se réveille, avant de cracher un immense nuage de cendres.
Durant toute l’après-midi, le Fuego alterne périodes de repos et d’éruptions. Perchées à 3750m, nous profitons du panorama imprenable, à l'affût de la moindre explosion. Le spectacle est extraordinaire, à la fois somptueux et terrifiant. Ebahies, nous commençons tout juste à réaliser la chance que nous avons.
En fin de journée, Lionel nous propose d’aller voir le coucher de soleil à une vingtaine de minutes de marche. A mesure que la luminosité diminue, les nuages commencent doucement à envelopper le volcan dont les rugissements s’accélèrent et s’amplifient. Le ciel se teinte peu à peu de violet, jusqu’à laisser entrevoir au loin le volcan Agua et la coulée de lave du Pacaya. L’atmosphère en devient presque mystique.
Et puis c’est le show! Sur le chemin du retour, le Fuego s’excite et nous offre ses premières éruptions incandescentes. Ce sont en fait les mêmes de jour que de nuit, mais l’obscurité métamorphose totalement l’évènement. Les panaches de fumée s’élevant du cratère se sont transformés en des jets de lave flamboyants. Projetés à des dizaines de mètres de hauteur dans un vacarme assourdissant, ils retombent ensuite sur les flancs de la montagne avant de dévaler les parois du volcan. Un véritable feu d’artifice! Fascinées, nous restons des heures à regarder ces cendres rouges enflammées qui illuminent le ciel.
Difficile d’aller se coucher tellement on redoute passer à côté d’une explosion encore plus impressionnante. Mais le réveil matinal qui nous attend et les températures désormais glaciales nous poussent gentiment vers nos tentes et les bras de Morphée. Heureusement, les sacs de couchage et les vêtements chauds prêtés par l’agence nous permettent de nous reposer un peu. Très peu, car c’est à 4h00 que le “Buenos dias amigas” de Lionel résonne à nos oreilles. Un chocolat chaud plus tard et un maximum de couches sur nous, et nous sommes prêtes à affronter le froid mordant et les 300 mètres de dénivelé restant. Armées de nos lampes frontales, nous tentons tant bien que mal d’avancer sur ce terrain scabreux. Mais dans ce sable volcanique, on a plutôt tendance à faire un pas en avant suivi de deux en arrière. A 4h30 du matin, on se demande clairement ce qu’on fait là et pourquoi on s’inflige ça! Il nous faut 1h30 pour comprendre et voir nos efforts LARGEMENT récompensés. 3976 mètres (ils auraient pu en rajouter 34 au point où on en était hein!). Nous voilà au sommet du 3ème plus haut volcan du pays et d’Amérique centrale!
Le lever de soleil à 360° sur la région et tous ses volcans est à tomber et bien sûr, on ne cesse de s’extasier devant le Fuego toujours vrombissant et ses émanations de fumée.
Pour ce qui est de la descente jusqu’au camp, elle s’effectue en un éclair et… en ligne droite! C’est bien plus rapide, et au final bien moins douloureux. Notre guide est aux anges et retombe en enfance!
2h30 de descente supplémentaires, et nous regagnons enfin le point de départ du trek. Nous sommes épuisées, mais encore émerveillées de l’expérience que nous venons de partager. Nous retrouvons ensuite Antigua, ravies de pouvoir nous décrasser de toutes ces cendres et de nous allonger confortablement avec en tête des images inoubliables.
Lac Atitlán (02/04 - 05/04)
Après une semaine riche en émotions, nous prenons la route pour le lac Atitlán. Réputé plus beau lac du monde, il s’agit d’une étape incontournable du Guatemala. De nombreux villages se sont ainsi établis sur les rives, chacun dégageant une ambiance particulière et offrant un panorama différent. Nous concernant, nous élisons domicile à San Pedro La Laguna.
Si nous ne comprenons pas de suite l’engouement pour cette localité que nous découvrons très touristique et peu authentique, c’est en participant à la plus grande fête du pays que nous changeons d’avis. Les célébrations de Pâques et de la Semaine Sainte sont en effet l’un des événements les plus importants de l’année. Nous assistons ainsi à une étonnante procession pascale: des porteurs vêtus de longues toges colorées, transportant de lourdes statues du Christ, et défilant dans les rues devenues piétonnes ornées de tapis éphémères, de fruits et de fleurs, le tout au son d’une fanfare.
Croyances catholiques et païennes se mêlent ainsi parfaitement, offrant un spectacle des plus surprenants. Ici, la communauté maya est très présente et imprègne les lieux d’une aura mystérieuse, presque extatique. Les femmes portent d’ailleurs encore le traje, costume traditionnel multicolore qui servait à différencier les villages guatémaltèques.
Cette matinée nous remotive et nous pousse à mieux visiter les environs. Nous sautons donc à bord d’une lancha (bateau à moteur local) à destination de San Marcos La Laguna, le village d’en face. Et heureusement, car ce dernier bénéficie d’un cadre tout simplement stupéfiant. Le lac, d’une superficie de 130km² et formé il y a 84000 ans suite à une puissante éruption, est surplombé par 3 cônes volcaniques monumentaux: le San Pedro (3020m), le Toliman (3158m) et le volcan Atitlán (3557m). D’ici, la vue est juste parfaite. Et dire qu’on a failli la manquer!
Quetzaltenango (05/04 - 09/04)
Notre séjour au Guatemala s’achève aux alentours de Quetzaltenango (de son petit nom Xela), deuxième plus grande ville du Guatemala. Si nous n’avons pas l’opportunité de la visiter, nous savons qu’il s’agit également d’une région très riche culturellement. Près de 75% de sa population est indigène et vit au rythme des traditions mayas. Et c’est justement au sein d’une association K’iche (peuple apparenté aux Mayas) que nous effectuons notre mission de volontariat. L’ONG Chico Mendes dirigée par Armando a pour but de lutter contre la déforestation en reboisant les forêts détruites par l’exploitation du bois, l’expansion des terres agricoles et les entreprises minières. Pendant plusieurs jours, nous nous familiarisons avec le processus de reforestation et participons aux activités de l’organisation. N’hésitez pas à cliquer ICI pour lire le récit de notre expérience. Vous y découvrirez également notre rencontre avec la famille d’Angela dont nous avons partagé le quotidien et avec qui nous avons créé des souvenirs indélébiles. L’essence même de notre voyage.
Ressentis
NOS COUPS DE CŒUR
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La présence d'une forte culture Maya
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La possibilité d'être au plus proche d'une nature puissante
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Une destination hors des sentiers battus
NOS DÉCEPTIONS
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Le coût de la vie (plus élevé que ce que l'on pourrait penser, pour les touristes ET les locaux)
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Les conditions de transport difficiles
Budget