Equateur
(21/05 - 14/06)
Situé entre la Colombie et le Pérou, l’Equateur a longtemps fait office de destination optionnelle dans notre tour du monde. Mais le plus petit des pays andins d’Amérique Latine s’est au final révélé être un véritable trésor, aussi riche en nature qu’en culture. Si nous avons dû renoncer à la faune exceptionnelle des îles Galapagos (budget trop élevé), nous avons été surprises par la diversité du reste du territoire. De l’Amazonie et ses tribus reculées à la côte Pacifique, en passant par la Cordillère des Andes et sa route des volcans, l’Equateur regroupe à lui seul la plupart des attraits du continent. A au moins 3000 mètres d'altitude, retour sur un périple court en distance mais physiquement intense.
Sommaire
Quito & environs
(21/05 - 27/05)
Dès notre atterrissage à l'aéroport de Quito, nous ne perdons pas de temps et préférons nous rendre directement à Papallacta, un petit village à une heure de là. Nichée à plus de 3300 mètres d’altitude, la bourgade bénéficie d’un climat humide et relativement froid, de quoi nous revigorer après notre visite ensoleillée de Bogota.
Heureusement pour nous, la région est célèbre pour ses sources thermales naturellement alimentées par les volcans Cayambe et Antisana. Chauffées à des températures avoisinant les 70°C, ces eaux riches en minéraux sont ensuite recueillies dans des piscines à ciel ouvert dans lesquelles il est possible de se prélasser. C’est ainsi que nous passons une matinée à nous réchauffer aux Termas de Papallacta.
Affamées, nous enchaînons avec notre premier déjeuner. Bonne nouvelle, les menus sont élaborés comme au Mexique et en Colombie: soupe, plat et boisson pour un petit montant. Nouveau pays oblige, nous n’échappons pas à la spécialité culinaire d’ici: la truite rôtie.
Puis il est temps de redescendre vers l’inévitable capitale pour quelques jours. Classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, Quito est une ville animée dont le centre historique mêlant influences espagnoles et indigènes est extrêmement bien conservé. Nous flânons à notre rythme entre monuments coloniaux, églises baroques et autres façades colorées.
Quand vient l’heure d’accéder à la Plaza Grande, nous sommes étonnées de voir tant de mesures de sécurité. Un local nous apprend alors que nous sommes à quelques “instants” d’assister à l’investiture du nouveau président. Pour l’évènement, de nombreuses personnalités du monde entier ont fait le déplacement, à l’image du président brésilien Bolsonaro (toujours SANS son masque) ou du roi d’Espagne. Deux heures plus tard, et nous voilà enfin devant Guillermo Lasso, le nouveau chef d'État équatorien.
Nous terminons notre découverte de la ville avec l’incroyable Basilica del Voto Nacional, un immense édifice gothique dont les tours avoisinent les 100 mètres de haut. Pour atteindre leur sommet, il nous faut d’abord passer par une planche de bois branlante sous le toit principal avant de grimper une succession d’échelles et d’escaliers. Adrénaline garantie, suivie d’une vue vertigineuse sur la ville.
On retiendra aussi longtemps le moment où, désemparée devant sa soupe aux fruits de mer, Anouck demande une fourchette adaptée et se retrouve avec un marteau en bois pour tenter de démembrer son crabe sans envoyer de projectiles à ses voisins de table.
Et comme le pays est surtout connu pour sa localisation sur la ligne équatoriale, nous ne manquons pas La Mitad del Mundo (“le milieu du monde”), le site marquant la séparation imaginaire des deux hémisphères. L’occasion de faire quelques expériences scientifiques liées à l’attraction physique, mais également de prendre plusieurs clichés amusants!
Cotopaxi & Quilotoa
(27/05 - 31/05)
Nous quittons la capitale pour l’un des plus hauts volcans actifs du monde: le fameux Cotopaxi, un incontournable du pays. Très prisé des alpinistes, il est aussi accessible aux amateurs de randonnée de par sa facilité. Mais si l’ascension n’est pas technique, gare à l'attitude qui peut rapidement compromettre la grimpée. Situé au cœur des Andes, le Cotopaxi culmine en effet à 5897 mètres, ce qui en fait le deuxième plus haut sommet d’Equateur. Première étape pour nous y rendre, 1h de bus depuis la capitale. C’est le gros point positif d’ici: la petite taille du territoire exclut les longs trajets, nous permettant ainsi de moins prévoir et de mieux profiter de nos journées. Nous sommes donc déposées au bord d’une voie rapide, où une voiture ne tarde pas à venir nous chercher. Nous découvrons alors notre magnifique hébergement, avec vue sur le Cotopaxi s'il vous plaît.
Pour la première fois de la semaine, le temps est dégagé et on peut apercevoir ce titan de la nature et son cône enneigé quasi parfait!
De bonne augure pour le lendemain. Lever à 7h et petit-déjeuner de champion avant de partir en excursion.
Accompagnées de notre guide Francesco, nous entamons notre approche du volcan en 4x4 et déjà, le Cotopaxi se révèle dans toute sa grandeur et sa splendeur. Le parc national environnant et ses 33400 hectares sont tout aussi captivants!
Après une heure de route, nous nous garons au parking aménagé puisque le reste se fait… à pied! On s’équipe, et c’est parti!
La météo est définitivement avec nous puisque tout au long de la montée, nous avons le privilège de pouvoir admirer sous un ciel totalement découvert des paysages aux allures de carte postale. La progression est prudente bien que plutôt aisée afin d’échapper au mal des montagnes tant redouté.
Il nous faut un peu moins d’une heure avant de parvenir à notre objectif: le refuge à 4864 mètres d’altitude. Nous poursuivons quelques dizaines de mètres plus haut afin d’atteindre le glacier et la barre symbolique des 5000m. Un record pour nous deux, et qui plus est face à un panorama somptueux!
Pour le sommet, une nuit d’acclimatation, un équipement particulier (crampons, casque, piolet, etc.) et quelques centaines de dollars supplémentaires sont nécessaires. Nous prenons donc la sage décision de redescendre, toujours émerveillées face à ce décor démesuré.
Nous regagnons notre logement rapidement… peut-être trop rapidement! Car s’il faut veiller au changement d’altitude en montant, il ne faut pas sous-estimer la descente tout aussi redoutable en termes de mal des montagnes. Évidemment, ce qui devait arriver arriva, puisqu’en soirée, je me retrouve avec une terrible migraine et des nausées… Le dîner fort copieux finit de nous achever. On retiendra pour la prochaine fois!
Une journée de repos s’impose donc avant de nous rendre à l’un des sites les plus spectaculaires des Andes équatoriennes: la lagune de Quilotoa. La journée commence mal, puisque nous effectuons les deux heures de trajet sous la pluie et dans un brouillard épais. Mais c’était sans compter une éclaircie juste à notre arrivée nous permettant d’apprécier cette eau vert émeraude dans le cratère d’un ancien volcan. A 3800 mètres d’altitude, le lac d’environ trois kilomètres de diamètre est entouré de plusieurs montagnes de la cordillère.
Chimborazo & environs
(31/05 - 03/06)
Avant de nous attaquer au colosse national, nous jetons notre dévolu sur Salinas (de Guaranda), un petit village totalement hors des sentiers battus. Et à mesure que nous nous en approchons, nous réalisons à quel point notre nouvelle destination est loin des circuits classiques. Après un bus de plus de deux heures, notre second véhicule nous dépose à une intersection en pleine nature: “attendez là, quelqu’un passera”. Soit. 20 minutes plus tard, et on comprend qu’on va devoir faire du stop. Heureusement, il ne faut pas longtemps avant qu’une camioneta s’arrête et qu’on y prenne place. Enfin, sauf Anouck, qui se retrouve à cheval sur le rebord du pick-up déjà bien rempli!
Les locaux semblent surpris mais ravis de notre arrivée. Pas étonnant, puisqu’on se rend rapidement compte qu’on est les seules touristes à des kilomètres à la ronde! Pourtant, il y a de quoi visiter, ou plutôt de quoi déguster! Salinas est en effet réputée pour ses diverses coopératives: mine de sel, fromage, chocolat, textile, huiles essentielles... Nous passons la matinée à découvrir ces entreprises locales dont le savoir-faire est avéré dans le pays entier.
Autrefois très pauvre, Salinas est aujourd’hui un véritable modèle de développement solidaire. Le village doit cette transformation à Antonio Polo, un missionnaire italien qui, pour améliorer la vie des habitants, eut l’idée en 1971 de créer plusieurs micro-entreprises communautaires avec tout l’équipement et l’expertise nécessaires. Les différentes productions sont aujourd’hui commercialisées au niveau national sous la marque Salinerito, mais une partie est également exportée à l’échelle mondiale. Un projet de tourisme communautaire a également été mis en place, dont les bénéfices sont réinvestis dans l’éducation et des initiatives liées à l’émancipation des femmes.
Puis c’est l’heure de nous diriger vers le grand, l’immense, le géant Chimborazo. Culminant à 6263m, il s’agit de la plus haute montagne d’Equateur, et si l’on en croit certains, du plus haut sommet du monde (car le plus éloigné du centre de la Terre). Notre mission du lendemain? Accéder au premier refuge en voiture, puis au second à pied, et redescendre en VTT. Bref, encore une belle idée d’Anouck qui depuis notre hôtel nous paraît bien irréelle.
Premier doute quand l’agence supposée être la plus renommée pour cette activité vient nous chercher: le guide qui conduit un 4x4 familial est accompagné de sa femme, de son fils de 5 ans et d’un ami à lui… Bon, on ne se pose pas plus de questions et on se dit que l’ambiance est joviale et que c’est le principal! Par contre, il faudrait que le ciel se dégage, car l’épais brouillard qui envahit le paysage commence à nous saper le moral! On commence même à regretter notre excursion et à envisager une annulation… Et puis soudainement, une éclaircie! Ça tombe bien, nous venons d’arriver au refuge Hermanos Carrel à 4800m, derrière lequel se dresse le monumental Chimborazo désormais exposé.
Puis nous prenons des forces avant d’entamer notre petite ascension vers notre seconde destination. En route, nous passons devant plusieurs mémoriaux, comme pour nous rappeler que la montagne ne plaisante pas et qu’il ne faut pas la sous-estimer.
L’air se raréfie, le souffle se fait plus court, les jambes s'alourdissent, mais après une heure d’efforts, nous atteignons enfin le refuge Whymper à tout juste 5000m. La vue sur le volcan en surplomb est encore plus impressionnante. D’ici, huit heures de marche sont nécessaires pour parvenir au sommet enneigé!
On pousse encore un peu à la limite des neiges jusqu’à un petit lac alpin situé à 5100m, dorénavant notre record d’altitude. Au-delà, il faut être expérimenté et disposer de matériel d’escalade sur glace.
Nous regagnons rapidement le premier refuge où nous sont remis nos nouveaux bolides. Quelques coups de pédale pour vérifier freins et suspensions, et c’est parti pour plus de deux heures de descente! Tantôt à l’aveugle dans les nuages, tantôt dans un cadre volcanique semi-désertique, nous suivons la piste en zig-zag qui de temps à autre secoue drôlement. Heureusement, les vélos sont de bonne qualité et amortissent bien les irrégularités du terrain.
8 kilomètres et 450m de dénivelé plus bas, et nous voilà de retour à l'entrée de la réserve du Chimborazo. Nous poursuivons sur une route asphaltée et nous laissons porter une heure durant à travers la vallée métamorphosée du Rio Ambato. Au final une magnifique journée avec une agence familiale locale complètement inconnue, Anouck réalisant en soirée avoir confondu leur numéro de téléphone avec la plus grande entreprise sportive de la ville. Merci Riobamba en Bici !
Baños & Uchuculin
(03/06 - 10/06)
Bien reposées, nous consacrons les trois prochains jours à la région de Baños, l’une des plus attrayantes du pays. Et pour cause! Outre la ville animée, Équatoriens et étrangers s’y pressent pour sa végétation luxuriante et sa variété incroyable d’activités.
Nous n’échappons pas à la puissante Pailon del Diablo (“chaudron du diable”), une cascade de 80m au bruit assourdissant.
Puis nous montons à bord d’une tarabiata afin de traverser le Rio Pastaza et de voir de plus près la célèbre cascade Manto de La Novia. Sensation assurée à bord de cette nacelle métallique suspendue par des câbles, inventée par les Incas et aujourd’hui utilisée par les locaux afin de passer d’une rive à l’autre.
Et comme on n’en a pas assez, on décide de s’essayer à un parc aventure offrant tyroliennes, via ferrata et pont suspendu. Un vrai régal pour un prix dérisoire et dans un environnement surréaliste (gardons pour une prochaine fois le saut à l’élastique)!
Située aux portes de l’Amazonie, Baños est également un tremplin vers la jungle. Nous quittons donc la sierra pour la selva dans l’espoir de pouvoir découvrir un peu de la plus grande forêt équatoriale du monde et du plus grand réservoir de biodiversité de la planète.
Par chance, nous trouvons notre mission de volontariat au sein d’une communauté rurale Kichwa, l’un des 13 peuples indigènes d’Equateur dont une partie vit encore en Amazonie. Pendant un peu moins d’une semaine, nous apprenons aux côtés de Misael et sa famille les innombrables richesses de cette forêt menacée et dont il est possible de vivre en totale autosuffisance si nous la respectons. Ressources alimentaires, plantes médicinales, vêtements, bijoux, produits cosmétiques… “TODO ES POSIBLE EN LA SELVA!” (tout est possible dans la jungle). Récit complet à découvrir ICI!
Cuenca & environs
(10/06 - 14/06)
Après cette expérience indélébile, nous effectuons notre plus grand trajet en Equateur (10h) afin de rejoindre Cuenca, troisième ville du pays. Ses nombreuses rues pavées, ses constructions en marbre, ses cathédrales et ses bâtiments historiques colorés lui donnent un caractère colonial singulier qui lui vaut d’être classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Nous retrouvons également nos amis français rencontrés en Colombie avec lesquels nous organisons une excursion au parc national de Cajas. Culminant entre 3100m et 4450m d’altitude, c’est l’un des secrets nationaux les mieux gardés. Et bien que nous soyons accueillis par le froid et l’humidité, nous prenons de suite conscience de la beauté de la vallée.
Nous optons pour l’un des dix sentiers de randonnée proposés afin de pouvoir admirer davantage ces riches paysages. Entre petites pluies et éclaircies, nous parcourons durant plus de trois heures le parc, ses forêts enchevêtrées, ses lacs immaculés et sa végétation spontanée.
Nous rentrons à Cuenca en stop dans le coffre d’un pick-up, une belle manière de dire au revoir au pays et ses décors uniques.
Ressentis
NOS COUPS DE CŒUR
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Un petit pays, de courtes distances donc moins de temps passé dans les transports
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Parfait pour les amateurs d'adrénaline: beaucoup d'activités à faire
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Des paysages diversifiés (volcans, villes, montagnes, parcs, ...)
NOS DÉCEPTIONS
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Plus cher que ce que l'on pourrait croire à cause de la monnaie locale: le $US
Budget
